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Père Charles Mallard-Dimanche des Rameaux et de la Passion : Les souffrances du Seigneur

28 mars 2021

Les souffrances du Seigneur

Dimanche des Rameaux et de la Passion – Année B

Is 50, 4-7 ; Ps 21 (22) ; Ph 2, 6-11 ; Mc 14, 1-15, 47

Le long récit de la Passion du Seigneur que nous venons d’entendre nous plonge dans le mystère que nous allons célébrer tout au long de cette semaine. C’est le moment de nous souvenir de tout ce que Jésus a enduré pendant ces jours.

D’abord, il a dû souffrir du mépris, à Béthanie, lorsqu’il entend les indignations de ceux qui ne le jugent pas digne de recevoir l’hommage de cette femme qui verse sur lui le parfum de grande valeur. Il a souffert aussi la solitude à Gethsémani quand ses disciples les plus proches n’ont pas la force de l’accompagner dans la prière au moment même où il commence à ressentir frayeur et angoisse puis quand, l’abandonnant, ils s’enfuient tous. Il doit encore souffrir de la trahison de Judas, l’un des Douze, qu’il avait choisi et avec qui il avait partagé tant de moments pendant les trois années de sa prédication. Jésus souffre encore de la mauvaise foi, dans le palais du grand prêtre quand s’accumulent les faux témoignages et l’indignation du pontife. Il doit souffrir le rejet de la foule qui lui préfère un meurtrier lorsque Pilate demande de choisir celui qui bénéficierait de la grâce à l’occasion de la fête. Jésus souffre encore la moquerie et les outrages des soldats ou des passants alors qu’il est sur la croix. Enfin, on n’oublie pas la douleur physique d’un fardeau trop lourd à porter, et celle indicible du supplice infamant de la crucifixion. Ainsi le Seigneur a-t-il supporté toute sorte de souffrances : le mépris, la solitude, la trahison, la mauvaise foi, le rejet, les moqueries et jusqu’à la douleur et la mort.

Et pourtant comme une lueur annonçant l’aurore, retentit en guise de conclusion de cette triste litanie, la remarque du centurion : « vraiment, cet homme était Fils de Dieu ». Par ses souffrances le Seigneur nous rejoint, et ce qu’il subit révèle ce qu’il donne. Alors on comprend qu’au mépris Dieu oppose son amour qui nous dit la valeur que nous avons à ses yeux ; à la solitude répond la présence, à la trahison la fidélité, à la mauvaise foi la splendeur de la vérité. Si le monde nous rejette, l’évangile rappelle que nous sommes choisis et que Dieu compte sur chacun de nous ; les faiblesses qui provoquent les moqueries suscitent la miséricorde qui ne brise pas le roseau froissé, qui n’éteint pas la mèche qui fume ; et surtout à toute souffrance et toute douleur, à toute peine de toute sorte le Christ ouvre par sa résurrection la vie éternelle.

Nous entrons aujourd’hui dans cette histoire, pour parcourir, avec Jésus un chemin. La foi n’est pas l’émotion d’un moment ou l’illusion d’une idée, elle est une aventure où chaque difficulté de la vie nous replace aux côtés du Seigneur, pour que nous puissions poursuivre avec lui jusqu’au bout et resplendir avec lui de la lumière de Pâques.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous accompagne tout au long de cette semaine sainte. Consolatrice des affligés, qu’elle nous soutienne dans les épreuves pour que nous y trouvions l’occasion de nous rapprocher du Christ. Refuge des pécheurs, qu’elle révèle à nos cœurs la miséricorde de celui qui est avec ceux qui souffrent et non pas de ceux qui font souffrir. Etoile du matin, qu’elle nous entraîne dans la fidélité et la persévérance qui conduisent jusqu’à la gloire de Dieu, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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