Père Charles Mallard-Ce que déplace la rencontre

23/03/2025
Ce que déplace la rencontre
3ème Dimanche de Carême – Année A
Ex 17,3-7 ; Ps 94 ; Rm 5,1-2.5-8 ; Jn 4,5-42
Depuis les temps les plus anciens, l’évangile de la Samaritaine accompagne ceux qui se préparent au baptême. Avec le récit de l’aveugle né et celui de la Résurrection de Lazare, il forme un itinéraire pour disposer nos cœurs à accueillir le mystère de Pâques. Puisque nous serons bientôt à la moitié du carême, il est temps de vérifier que nous sommes bien en marche. Tout commence donc par la rencontre avec le Seigneur. C’est une rencontre qui change la vie. Pour la femme de Samarie, on peut souligner trois choses qui se déplacent, trois conversions.
D’abord il y a une conversion du désir. Lorsque Jésus parle de l’eau vive, elle en voit tout de suite l’intérêt : ne plus avoir soif ce qui lui permettra de ne plus devoir venir au puits. Peut-être imagine-t-elle une source magique comme à Rephidim. Son premier désir est un désir de confort matériel. Mais c’est un désir égoïste. Ça n’est possible que si elle vit toute seule ! Ceux qui vivent avec elle, ceux qui viennent la visiter, comment boiront-ils si elle ne va plus puiser de l’eau ? Aussi Jésus l’interpelle alors sur sa situation affective : « Appelle ton mari ». Elle comprend alors qu’il peut répondre à un autre désir, plus profond et plus important : le désir spirituel : où faut-il adorer ? C’est une belle demande que de chercher à savoir comment rencontrer Dieu de manière authentique ! Le premier déplacement c’est de passer d’un désir matériel à un désir spirituel.
Ensuite il y a une deuxième conversion : celle de la prière. Elle pense que la prière est une question de lieu : faut-il prier ici ou bien là ? Mais Jésus lui répond que ce qui est important ce n’est pas le lieu mais la manière : adorer en esprit et en vérité, parce que Dieu est esprit. On ne fait assez attention à ce déplacement. On pense que la prière est une démarche que nous faisons vis-à-vis de Dieu. C’est vrai, c’est bien. Mais Jésus dévoile une autre manière de prier : la prière qui vient de Dieu. Saint Paul expliquait : c’est Jésus qui nous donne la grâce, c’est l’Esprit Saint qui nous donne l’amour. Nous sommes invités à passer d’une prière qui donne à une prière qui reçoit, d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu.
Alors il y a une troisième conversion : celle des relations. La femme était sans doute assez isolée. Les pères disent que si elle vient à midi au puits, à l’heure la plus chaude, c’est pour éviter de rencontrer les autres femmes du village. Mais elle laisse sa cruche pour aller trouver les gens et pour témoigner : « venez voir ». Elle ne garde pas ce qu’elle a découvert pour elle, elle le partage. Une eau ne reste vive que si elle jaillit, si elle se répand. Si elle reste enfermée, elle croupit et meurt. Le troisième déplacement que provoque la rencontre avec Jésus c’est de nous tourner vers les autres : le Seigneur ne nous isole pas, il nous envoie et nous invite au partage.
Ainsi le chemin vers Pâques implique trois déplacements : passer du désir matériel au désir spirituel. C’est pourquoi le carême nous invite au jeûne et à la sobriété, pour sortir du confort et s’attacher au Seigneur. Passer aussi d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu. C’est pourquoi le carême nous invite à prendre plus de temps pour être présent à la présence. Enfin passer d’un cœur tourné vers nous à un cœur tourné vers les autres. C’est pourquoi le carême nous invite à être plus attentifs à ceux qui ont besoin de nous par le partage. Comme la samaritaine au puit de Jacob, laissons la rencontre avec le Christ, déplacer notre désir, transformer notre prière et changer nos cœurs.
Que Notre Dame de la Mer, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Trône de la Sagesse qu’elle nous montre le don de Dieu pour que l’espérance convertisse nos désirs. Etoile du matin qu’elle nous rende attentifs à l’Amour de Dieu répandu dans nos cœurs pour que la foi convertisse notre prière. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous apprenne à laisser l’eau vive jaillir en nous pour que la charité convertisse notre cœur, et qu’ainsi nous puissions resplendir de la gloire du Christ dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 12 mars 2025
Père Charles Mallard-Ce que déplace la rencontre
23/03/2025
Ce que déplace la rencontre
3ème Dimanche de Carême – Année A
Ex 17,3-7 ; Ps 94 ; Rm 5,1-2.5-8 ; Jn 4,5-42
Depuis les temps les plus anciens, l’évangile de la Samaritaine accompagne ceux qui se préparent au baptême. Avec le récit de l’aveugle né et celui de la Résurrection de Lazare, il forme un itinéraire pour disposer nos cœurs à accueillir le mystère de Pâques. Puisque nous serons bientôt à la moitié du carême, il est temps de vérifier que nous sommes bien en marche. Tout commence donc par la rencontre avec le Seigneur. C’est une rencontre qui change la vie. Pour la femme de Samarie, on peut souligner trois choses qui se déplacent, trois conversions.
D’abord il y a une conversion du désir. Lorsque Jésus parle de l’eau vive, elle en voit tout de suite l’intérêt : ne plus avoir soif ce qui lui permettra de ne plus devoir venir au puits. Peut-être imagine-t-elle une source magique comme à Rephidim. Son premier désir est un désir de confort matériel. Mais c’est un désir égoïste. Ça n’est possible que si elle vit toute seule ! Ceux qui vivent avec elle, ceux qui viennent la visiter, comment boiront-ils si elle ne va plus puiser de l’eau ? Aussi Jésus l’interpelle alors sur sa situation affective : « Appelle ton mari ». Elle comprend alors qu’il peut répondre à un autre désir, plus profond et plus important : le désir spirituel : où faut-il adorer ? C’est une belle demande que de chercher à savoir comment rencontrer Dieu de manière authentique ! Le premier déplacement c’est de passer d’un désir matériel à un désir spirituel.
Ensuite il y a une deuxième conversion : celle de la prière. Elle pense que la prière est une question de lieu : faut-il prier ici ou bien là ? Mais Jésus lui répond que ce qui est important ce n’est pas le lieu mais la manière : adorer en esprit et en vérité, parce que Dieu est esprit. On ne fait assez attention à ce déplacement. On pense que la prière est une démarche que nous faisons vis-à-vis de Dieu. C’est vrai, c’est bien. Mais Jésus dévoile une autre manière de prier : la prière qui vient de Dieu. Saint Paul expliquait : c’est Jésus qui nous donne la grâce, c’est l’Esprit Saint qui nous donne l’amour. Nous sommes invités à passer d’une prière qui donne à une prière qui reçoit, d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu.
Alors il y a une troisième conversion : celle des relations. La femme était sans doute assez isolée. Les pères disent que si elle vient à midi au puits, à l’heure la plus chaude, c’est pour éviter de rencontrer les autres femmes du village. Mais elle laisse sa cruche pour aller trouver les gens et pour témoigner : « venez voir ». Elle ne garde pas ce qu’elle a découvert pour elle, elle le partage. Une eau ne reste vive que si elle jaillit, si elle se répand. Si elle reste enfermée, elle croupit et meurt. Le troisième déplacement que provoque la rencontre avec Jésus c’est de nous tourner vers les autres : le Seigneur ne nous isole pas, il nous envoie et nous invite au partage.
Ainsi le chemin vers Pâques implique trois déplacements : passer du désir matériel au désir spirituel. C’est pourquoi le carême nous invite au jeûne et à la sobriété, pour sortir du confort et s’attacher au Seigneur. Passer aussi d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu. C’est pourquoi le carême nous invite à prendre plus de temps pour être présent à la présence. Enfin passer d’un cœur tourné vers nous à un cœur tourné vers les autres. C’est pourquoi le carême nous invite à être plus attentifs à ceux qui ont besoin de nous par le partage. Comme la samaritaine au puit de Jacob, laissons la rencontre avec le Christ, déplacer notre désir, transformer notre prière et changer nos cœurs.
Que Notre Dame de la Mer, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Trône de la Sagesse qu’elle nous montre le don de Dieu pour que l’espérance convertisse nos désirs. Etoile du matin qu’elle nous rende attentifs à l’Amour de Dieu répandu dans nos cœurs pour que la foi convertisse notre prière. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous apprenne à laisser l’eau vive jaillir en nous pour que la charité convertisse notre cœur, et qu’ainsi nous puissions resplendir de la gloire du Christ dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 12 mars 2025
Père Charles Mallard-Ce que déplace la rencontre

23/03/2025
Ce que déplace la rencontre
3ème Dimanche de Carême – Année A
Ex 17,3-7 ; Ps 94 ; Rm 5,1-2.5-8 ; Jn 4,5-42
Depuis les temps les plus anciens, l’évangile de la Samaritaine accompagne ceux qui se préparent au baptême. Avec le récit de l’aveugle né et celui de la Résurrection de Lazare, il forme un itinéraire pour disposer nos cœurs à accueillir le mystère de Pâques. Puisque nous serons bientôt à la moitié du carême, il est temps de vérifier que nous sommes bien en marche. Tout commence donc par la rencontre avec le Seigneur. C’est une rencontre qui change la vie. Pour la femme de Samarie, on peut souligner trois choses qui se déplacent, trois conversions.
D’abord il y a une conversion du désir. Lorsque Jésus parle de l’eau vive, elle en voit tout de suite l’intérêt : ne plus avoir soif ce qui lui permettra de ne plus devoir venir au puits. Peut-être imagine-t-elle une source magique comme à Rephidim. Son premier désir est un désir de confort matériel. Mais c’est un désir égoïste. Ça n’est possible que si elle vit toute seule ! Ceux qui vivent avec elle, ceux qui viennent la visiter, comment boiront-ils si elle ne va plus puiser de l’eau ? Aussi Jésus l’interpelle alors sur sa situation affective : « Appelle ton mari ». Elle comprend alors qu’il peut répondre à un autre désir, plus profond et plus important : le désir spirituel : où faut-il adorer ? C’est une belle demande que de chercher à savoir comment rencontrer Dieu de manière authentique ! Le premier déplacement c’est de passer d’un désir matériel à un désir spirituel.
Ensuite il y a une deuxième conversion : celle de la prière. Elle pense que la prière est une question de lieu : faut-il prier ici ou bien là ? Mais Jésus lui répond que ce qui est important ce n’est pas le lieu mais la manière : adorer en esprit et en vérité, parce que Dieu est esprit. On ne fait assez attention à ce déplacement. On pense que la prière est une démarche que nous faisons vis-à-vis de Dieu. C’est vrai, c’est bien. Mais Jésus dévoile une autre manière de prier : la prière qui vient de Dieu. Saint Paul expliquait : c’est Jésus qui nous donne la grâce, c’est l’Esprit Saint qui nous donne l’amour. Nous sommes invités à passer d’une prière qui donne à une prière qui reçoit, d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu.
Alors il y a une troisième conversion : celle des relations. La femme était sans doute assez isolée. Les pères disent que si elle vient à midi au puits, à l’heure la plus chaude, c’est pour éviter de rencontrer les autres femmes du village. Mais elle laisse sa cruche pour aller trouver les gens et pour témoigner : « venez voir ». Elle ne garde pas ce qu’elle a découvert pour elle, elle le partage. Une eau ne reste vive que si elle jaillit, si elle se répand. Si elle reste enfermée, elle croupit et meurt. Le troisième déplacement que provoque la rencontre avec Jésus c’est de nous tourner vers les autres : le Seigneur ne nous isole pas, il nous envoie et nous invite au partage.
Ainsi le chemin vers Pâques implique trois déplacements : passer du désir matériel au désir spirituel. C’est pourquoi le carême nous invite au jeûne et à la sobriété, pour sortir du confort et s’attacher au Seigneur. Passer aussi d’une prière qui dépend de nous à une prière qui dépend de Dieu. C’est pourquoi le carême nous invite à prendre plus de temps pour être présent à la présence. Enfin passer d’un cœur tourné vers nous à un cœur tourné vers les autres. C’est pourquoi le carême nous invite à être plus attentifs à ceux qui ont besoin de nous par le partage. Comme la samaritaine au puit de Jacob, laissons la rencontre avec le Christ, déplacer notre désir, transformer notre prière et changer nos cœurs.
Que Notre Dame de la Mer, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Trône de la Sagesse qu’elle nous montre le don de Dieu pour que l’espérance convertisse nos désirs. Etoile du matin qu’elle nous rende attentifs à l’Amour de Dieu répandu dans nos cœurs pour que la foi convertisse notre prière. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous apprenne à laisser l’eau vive jaillir en nous pour que la charité convertisse notre cœur, et qu’ainsi nous puissions resplendir de la gloire du Christ dès maintenant et pour les siècles des siècles.
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Publié le 12 mars 2025