Père Charles Mallard-Vivre à la hauteur de Dieu

homélie 2

Vivre à la hauteur de Dieu

20 Avril 2025

Dimanche de la Résurrection – messe du Jour

Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3,1-4 ; Jn 20,1-9

Le premier jour de la semaine, de grand matin, comme nous le savons, Jésus était ressuscité. Mais Marie Madeleine ne le savait pas, et quand elle s’aperçoit que la pierre du tombeau a été enlevé, elle s’affole : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau ». Alors Pierre et l’autre disciples vont voir ce qui se passe. Dans le tombeau vide, il y avait bien quelques indices : les linges posés à plat, le suaire roulé à part à sa place … si l’on avait déplacé le corps, on n’aurait pas laissé les choses comme ça. Mais c’est en rapprochant ce qu’ils voyaient de ce qu’ils avaient entendu dans les Écritures, qu’enfin ils comprirent que Jésus était ressuscité.

C’est une bonne nouvelle, bien sûr … mais à quoi cela va-t-il leur servir ? Peut-être auront-ils un peu moins peur, mais tant qu’ils ne l’ont pas rencontré, tant qu’ils ne l’auront pas retrouvé cela reste une idée un peu abstraite, pas très utile. D’ailleurs, lorsque Pierre raconte l’histoire, quelques années après à Césarée chez le centurion de l’armée romaine, ce qu’il retient c’est qu’ils ont pu manger et boire avec lui après sa résurrection d’entre les morts.

En vérité, fêter la résurrection du Christ n’a de sens que si l’on est concerné. Or justement, nous sommes concernés. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec lui et, comme le rappelait Saint Paul, cela nous invite à rechercher les choses d’en haut, à penser aux réalités d’en haut. Le baptême n’est pas une tradition familiale ou une affirmation identitaire, le baptême est la porte pour vivre à la hauteur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est déjà ne pas se limiter au monde que l’on voit. C’est reconnaître la présence et l’action du Seigneur dans notre vie. Le considérer comme l’un des protagonistes de notre histoire. Dans les joies comme dans les peines, Dieu est là – non pas comme celui qui provoque, mais comme celui qui accompagne. Il y a souvent deux manières de vivre : on peut vivre selon la logique de la terre, avec des calculs, des stratégies, des processus … qui normalement sont efficaces, mais qui ne suffisent pas à nous épanouir, parce que nous sommes appelés à vivre selon la logique du ciel, dans la confiance et la vérité, dans la justice et le don de soi. La résurrection du Christ nous apprend que si la logique de la terre a pour horizon la mort, la logique du ciel a pour horizon la vie.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est encore entrer dans le regard de Dieu, sur le monde, sur les autres et sur nous. Et Jésus nous a prouvé que le Seigneur nous aimait, qu’il était bienveillant et qu’il nous estimait au point de donner sa vie pour nous. Non pas pour que nous fassions n’importe quoi, mais pour que nous fassions de grandes choses. Ce qui nous grandit ce n’est pas la mesquinerie mais la générosité, ce n’est pas la rancune mais le pardon, ce n’est pas l’orgueil mais le dévouement. Et si l’on accepte de se regarder soi-même avec les yeux de Dieu, on pourra alors aussi regarder les autres avec les yeux de Dieu pour aimer ce qu’il y a d’aimable en eux ; et l’on pourra regarder le monde avec les yeux de Dieu pour reconnaître ce qui nous est confié et en prendre soin. Croire au Christ, c’est croire en sa Résurrection, et si nous recevons par son nom le pardon des péchés, c’est pour que nous puissions, malgré nos limites œuvrer à construire un monde selon le cœur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est enfin vivre au rythme de l’éternité. « Quand paraîtra le Christ votre vie, vous paraîtrez avec lui dans la gloire » disait Saint Paul. Nous savons bien que ce qui dure vaut mieux que ce qui passe. Et c’est à cela que nous aspirons parce que c’est à cela que nous sommes destinés. La résurrection du Christ nous montre que la vie divine est toujours devant nous, non pas comme la carotte qui fait avancer l’âne, mais comme le but de notre vie, ce qui la guide et ce qui lui donne sens. Dans le baptême nous avons reçu l’Esprit Saint pour que notre cœur batte au rythme du cœur de Dieu, pour que nous désirions le bonheur plutôt que le plaisir, pour que les épreuves ne nous abattent pas mais nous fortifient, pour que nous prenions l’habitude de la vie éternelle.

Pâques est une grande fête, puisque nous célébrons la Résurrection du Christ, non pas pour nous émerveiller d’un spectacle éblouissant, mais pour plonger résolument dans une aventure qui nous entraîne à vivre à la hauteur de Dieu dans la foi qui fait voir l’invisible, dans la charité qui fait participer du cœur de Dieu, dans l’espérance qui conduit à la vie éternelle.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du ciel qu’elle ouvre nos yeux à la présence du Seigneur ; Mère du Bel amour qu’elle ouvre nos cœurs à sa tendresse ; Reine des cieux qu’elle ouvre nos vies à l’éternité pour que nous puissions, nous aussi, être témoins de cette bonne nouvelle de Pâques : le Christ est ressuscité ! Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !

Publié le 20 avril 2025

Père Charles Mallard-Vivre à la hauteur de Dieu

Vivre à la hauteur de Dieu

20 Avril 2025

Dimanche de la Résurrection – messe du Jour

Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3,1-4 ; Jn 20,1-9

Le premier jour de la semaine, de grand matin, comme nous le savons, Jésus était ressuscité. Mais Marie Madeleine ne le savait pas, et quand elle s’aperçoit que la pierre du tombeau a été enlevé, elle s’affole : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau ». Alors Pierre et l’autre disciples vont voir ce qui se passe. Dans le tombeau vide, il y avait bien quelques indices : les linges posés à plat, le suaire roulé à part à sa place … si l’on avait déplacé le corps, on n’aurait pas laissé les choses comme ça. Mais c’est en rapprochant ce qu’ils voyaient de ce qu’ils avaient entendu dans les Écritures, qu’enfin ils comprirent que Jésus était ressuscité.

C’est une bonne nouvelle, bien sûr … mais à quoi cela va-t-il leur servir ? Peut-être auront-ils un peu moins peur, mais tant qu’ils ne l’ont pas rencontré, tant qu’ils ne l’auront pas retrouvé cela reste une idée un peu abstraite, pas très utile. D’ailleurs, lorsque Pierre raconte l’histoire, quelques années après à Césarée chez le centurion de l’armée romaine, ce qu’il retient c’est qu’ils ont pu manger et boire avec lui après sa résurrection d’entre les morts.

En vérité, fêter la résurrection du Christ n’a de sens que si l’on est concerné. Or justement, nous sommes concernés. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec lui et, comme le rappelait Saint Paul, cela nous invite à rechercher les choses d’en haut, à penser aux réalités d’en haut. Le baptême n’est pas une tradition familiale ou une affirmation identitaire, le baptême est la porte pour vivre à la hauteur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est déjà ne pas se limiter au monde que l’on voit. C’est reconnaître la présence et l’action du Seigneur dans notre vie. Le considérer comme l’un des protagonistes de notre histoire. Dans les joies comme dans les peines, Dieu est là – non pas comme celui qui provoque, mais comme celui qui accompagne. Il y a souvent deux manières de vivre : on peut vivre selon la logique de la terre, avec des calculs, des stratégies, des processus … qui normalement sont efficaces, mais qui ne suffisent pas à nous épanouir, parce que nous sommes appelés à vivre selon la logique du ciel, dans la confiance et la vérité, dans la justice et le don de soi. La résurrection du Christ nous apprend que si la logique de la terre a pour horizon la mort, la logique du ciel a pour horizon la vie.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est encore entrer dans le regard de Dieu, sur le monde, sur les autres et sur nous. Et Jésus nous a prouvé que le Seigneur nous aimait, qu’il était bienveillant et qu’il nous estimait au point de donner sa vie pour nous. Non pas pour que nous fassions n’importe quoi, mais pour que nous fassions de grandes choses. Ce qui nous grandit ce n’est pas la mesquinerie mais la générosité, ce n’est pas la rancune mais le pardon, ce n’est pas l’orgueil mais le dévouement. Et si l’on accepte de se regarder soi-même avec les yeux de Dieu, on pourra alors aussi regarder les autres avec les yeux de Dieu pour aimer ce qu’il y a d’aimable en eux ; et l’on pourra regarder le monde avec les yeux de Dieu pour reconnaître ce qui nous est confié et en prendre soin. Croire au Christ, c’est croire en sa Résurrection, et si nous recevons par son nom le pardon des péchés, c’est pour que nous puissions, malgré nos limites œuvrer à construire un monde selon le cœur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est enfin vivre au rythme de l’éternité. « Quand paraîtra le Christ votre vie, vous paraîtrez avec lui dans la gloire » disait Saint Paul. Nous savons bien que ce qui dure vaut mieux que ce qui passe. Et c’est à cela que nous aspirons parce que c’est à cela que nous sommes destinés. La résurrection du Christ nous montre que la vie divine est toujours devant nous, non pas comme la carotte qui fait avancer l’âne, mais comme le but de notre vie, ce qui la guide et ce qui lui donne sens. Dans le baptême nous avons reçu l’Esprit Saint pour que notre cœur batte au rythme du cœur de Dieu, pour que nous désirions le bonheur plutôt que le plaisir, pour que les épreuves ne nous abattent pas mais nous fortifient, pour que nous prenions l’habitude de la vie éternelle.

Pâques est une grande fête, puisque nous célébrons la Résurrection du Christ, non pas pour nous émerveiller d’un spectacle éblouissant, mais pour plonger résolument dans une aventure qui nous entraîne à vivre à la hauteur de Dieu dans la foi qui fait voir l’invisible, dans la charité qui fait participer du cœur de Dieu, dans l’espérance qui conduit à la vie éternelle.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du ciel qu’elle ouvre nos yeux à la présence du Seigneur ; Mère du Bel amour qu’elle ouvre nos cœurs à sa tendresse ; Reine des cieux qu’elle ouvre nos vies à l’éternité pour que nous puissions, nous aussi, être témoins de cette bonne nouvelle de Pâques : le Christ est ressuscité ! Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !

Publié le 20 avril 2025

Père Charles Mallard-Vivre à la hauteur de Dieu

homélie 2

Vivre à la hauteur de Dieu

20 Avril 2025

Dimanche de la Résurrection – messe du Jour

Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3,1-4 ; Jn 20,1-9

Le premier jour de la semaine, de grand matin, comme nous le savons, Jésus était ressuscité. Mais Marie Madeleine ne le savait pas, et quand elle s’aperçoit que la pierre du tombeau a été enlevé, elle s’affole : « on a enlevé le Seigneur de son tombeau ». Alors Pierre et l’autre disciples vont voir ce qui se passe. Dans le tombeau vide, il y avait bien quelques indices : les linges posés à plat, le suaire roulé à part à sa place … si l’on avait déplacé le corps, on n’aurait pas laissé les choses comme ça. Mais c’est en rapprochant ce qu’ils voyaient de ce qu’ils avaient entendu dans les Écritures, qu’enfin ils comprirent que Jésus était ressuscité.

C’est une bonne nouvelle, bien sûr … mais à quoi cela va-t-il leur servir ? Peut-être auront-ils un peu moins peur, mais tant qu’ils ne l’ont pas rencontré, tant qu’ils ne l’auront pas retrouvé cela reste une idée un peu abstraite, pas très utile. D’ailleurs, lorsque Pierre raconte l’histoire, quelques années après à Césarée chez le centurion de l’armée romaine, ce qu’il retient c’est qu’ils ont pu manger et boire avec lui après sa résurrection d’entre les morts.

En vérité, fêter la résurrection du Christ n’a de sens que si l’on est concerné. Or justement, nous sommes concernés. Par notre baptême, nous sommes ressuscités avec lui et, comme le rappelait Saint Paul, cela nous invite à rechercher les choses d’en haut, à penser aux réalités d’en haut. Le baptême n’est pas une tradition familiale ou une affirmation identitaire, le baptême est la porte pour vivre à la hauteur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est déjà ne pas se limiter au monde que l’on voit. C’est reconnaître la présence et l’action du Seigneur dans notre vie. Le considérer comme l’un des protagonistes de notre histoire. Dans les joies comme dans les peines, Dieu est là – non pas comme celui qui provoque, mais comme celui qui accompagne. Il y a souvent deux manières de vivre : on peut vivre selon la logique de la terre, avec des calculs, des stratégies, des processus … qui normalement sont efficaces, mais qui ne suffisent pas à nous épanouir, parce que nous sommes appelés à vivre selon la logique du ciel, dans la confiance et la vérité, dans la justice et le don de soi. La résurrection du Christ nous apprend que si la logique de la terre a pour horizon la mort, la logique du ciel a pour horizon la vie.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est encore entrer dans le regard de Dieu, sur le monde, sur les autres et sur nous. Et Jésus nous a prouvé que le Seigneur nous aimait, qu’il était bienveillant et qu’il nous estimait au point de donner sa vie pour nous. Non pas pour que nous fassions n’importe quoi, mais pour que nous fassions de grandes choses. Ce qui nous grandit ce n’est pas la mesquinerie mais la générosité, ce n’est pas la rancune mais le pardon, ce n’est pas l’orgueil mais le dévouement. Et si l’on accepte de se regarder soi-même avec les yeux de Dieu, on pourra alors aussi regarder les autres avec les yeux de Dieu pour aimer ce qu’il y a d’aimable en eux ; et l’on pourra regarder le monde avec les yeux de Dieu pour reconnaître ce qui nous est confié et en prendre soin. Croire au Christ, c’est croire en sa Résurrection, et si nous recevons par son nom le pardon des péchés, c’est pour que nous puissions, malgré nos limites œuvrer à construire un monde selon le cœur de Dieu.

Vivre à la hauteur de Dieu, c’est enfin vivre au rythme de l’éternité. « Quand paraîtra le Christ votre vie, vous paraîtrez avec lui dans la gloire » disait Saint Paul. Nous savons bien que ce qui dure vaut mieux que ce qui passe. Et c’est à cela que nous aspirons parce que c’est à cela que nous sommes destinés. La résurrection du Christ nous montre que la vie divine est toujours devant nous, non pas comme la carotte qui fait avancer l’âne, mais comme le but de notre vie, ce qui la guide et ce qui lui donne sens. Dans le baptême nous avons reçu l’Esprit Saint pour que notre cœur batte au rythme du cœur de Dieu, pour que nous désirions le bonheur plutôt que le plaisir, pour que les épreuves ne nous abattent pas mais nous fortifient, pour que nous prenions l’habitude de la vie éternelle.

Pâques est une grande fête, puisque nous célébrons la Résurrection du Christ, non pas pour nous émerveiller d’un spectacle éblouissant, mais pour plonger résolument dans une aventure qui nous entraîne à vivre à la hauteur de Dieu dans la foi qui fait voir l’invisible, dans la charité qui fait participer du cœur de Dieu, dans l’espérance qui conduit à la vie éternelle.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du ciel qu’elle ouvre nos yeux à la présence du Seigneur ; Mère du Bel amour qu’elle ouvre nos cœurs à sa tendresse ; Reine des cieux qu’elle ouvre nos vies à l’éternité pour que nous puissions, nous aussi, être témoins de cette bonne nouvelle de Pâques : le Christ est ressuscité ! Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !

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Publié le 20 avril 2025