Histoire de la CathĂ©drale primitive, lâĂ©glise Sainte-Marie et la CathĂ©drale Notre-Dame
Un peu dâhistoireâŠ
Toulon fut un siĂšge Ă©piscopal dĂšs le V° siĂšcle. HonorĂ© (ou Augustal) est le premier Ă©vĂȘque connu en 441. Saint Cyprien, le plus illustre, siĂ©gea de 517 Ă 546.
Selon plusieurs sources, la CathĂ©drale primitive se situait Ă lâemplacement de lâactuelle cour du chapitre. HĂ©las, les premiers renseignements fiables ne remontent quâau XI° et XII° siĂšcle. Les archives sont dâautant plus pauvres que des raids de pirates majorquins en 1178 et 1196, ainsi que les pillages et massacres successifs des sarrasins, ont dĂ©truit beaucoup de documents et de bĂątiments durant le Moyen-Ăge. LâĂ©difice roman (ou prĂ©roman) pourrait ainsi avoir Ă©tĂ© partiellement ou totalement dĂ©moli.
En tout Ă©tat de cause, lâĂ©glise Ă©tait devenue trop petite Ă la fin du XIe siĂšcle en raison du dĂ©veloppement de la citĂ©.
Selon la tradition, le Comte Gilbert de Provence, de passage Ă Toulon, aurait fait vĆu de construire une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă la Vierge Marie sâil rentrait sain et sauf de la croisade en Terre Sainte ; il aurait ordonnĂ© Ă son retour, en 1096, la construction dâune Ă©glise plus grande dĂ©diĂ©e Ă la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Seds (du latin sedis, siĂšge, en rĂ©fĂ©rence Ă la cathĂšdre, siĂšge de lâĂ©vĂȘque). Cette CathĂ©drale mĂ©diĂ©vale se situait Ă lâouest de lâantique Ă©difice ; elle Ă©tait orientĂ©e vers lâEst et on y accĂ©dait par un porche situĂ© dans la cour du chapitre, lâentrĂ©e sâeffectuant par lâactuelle chapelle sainte Croix. Cet Ă©difice roman Ă©tait composĂ© par les trois premiĂšres travĂ©es du bĂątiment actuel.
Il en reste quelques traces visibles : voĂ»tes, Ă©pitaphe de Sibille sur la plaque funĂ©raire de lâancien cimetiĂšre saint Michel (actuelle place de la CathĂ©drale), tour de Fos, dont les fondations se trouvent dans lâactuelle chapelle Sainte-Croix (elle menaçait ruine et le haut fut dĂ©truit en 1822).
Cette tour porta une horloge entre le XVe et le XIXe siĂšcle ; elle a pu faire partie dâune enceinte primitive de la ville ou dâun premier quartier canonial, ou encore ĂȘtre identifiĂ©e Ă la « tour de la prĂ©vĂŽtĂ© », localisĂ©e Ă lâouest de la CathĂ©drale selon certaines sources. Quoi quâil en soit de sa date de construction, se pose la question de lâimbrication de lâĂ©glise dans la topographie mal connue et changeante de la ville, due Ă la rapide extension de la ville mĂ©diĂ©vale, qui sâest Ă©tendue vers le sud et lâouest au cours des XIIIe et XIVe siĂšcles.
En 1442 fut construite la chapelle des Saintes-Reliques, devenue lâannĂ©e suivante « Notre-Dame des Saintes-Reliques », et enfin chapelle de la Vierge. Elle Ă©tait sĂ©parĂ©e de la CathĂ©drale par une rue et renfermait les reliques de saint Cyprien ; lâautel de la Vierge, datĂ© de 1688 (inscription gravĂ©e sur la clĂ© de lâarcade), sans doute aprĂšs un remaniement vers le nord ou une modification de sa dĂ©coration intĂ©rieure.
Par la suite, lâimportance croissante de lâarsenal maritime contribua Ă un essor dĂ©mographique qui nĂ©cessita dâaccroĂźtre la capacitĂ© dâaccueil de la CathĂ©drale, unique Ă©glise de la ville jusquâau dĂ©but du XIX° siĂšcle. Un nouvel agrandissement, englobant la chapelle des Reliques, fut entrepris entre 1654 et 1659 sous les Ă©piscopats de Mgr Jacques DanĂšs de Marly et de Mgr Pierre PingrĂ©. Ce dernier consacra la nouvelle CathĂ©drale en 1661. Elle est Ă prĂ©sent orientĂ©e du nord au sud et sa superficie a doublĂ©. Cette extension permit dâinclure une large partie du gros Ćuvre prĂ©existant. Ainsi lâĂ©difice comporte trois nefs de cinq travĂ©es aux dimensions inĂ©gales : la premiĂšre, en entrant, est trĂšs courte et correspond au bas-cĂŽtĂ© roman ; la seconde, de plan carrĂ©, est lâancienne grande nef romane ; les troisiĂšme et quatriĂšme sont moins larges, et le volume de la grande nef romane nâest retrouvĂ© quâĂ la cinquiĂšme travĂ©e qui prĂ©cĂšde le chĆur. La travĂ©e de la chapelle des reliques, qui porte le dĂŽme, avait dĂ©jĂ ses dimensions et son plan carrĂ©.
Le principal dĂ©faut de cet Ă©difice est son obscuritĂ©, lâĂ©lĂ©vation de la nef centrale ne diffĂšre pas assez de celle des nefs latĂ©rales pour que lâon puisse y ouvrir des fenĂȘtres (celles que lâon voit donnent dans les combles). Les cĂ©rĂ©monies Ă©taient donc, ici plus quâailleurs, Ă©clairĂ©es par la lueur des cierges.
Ces agrandissements et rĂ©amĂ©nagements successifs donnent un caractĂšre unique, avec des nefs dâinĂ©gales grandeurs, des murs massifs et des arcades de diffĂ©rents styles.
De 1696 Ă 1701, une façade monumentale (24 mĂštres de long et 19 mĂštres de hauteur) fut incrustĂ©e sur le mur roman oĂč une porte avait Ă©tĂ© installĂ©e dĂšs 1666. Le pignon est habillĂ© dâun simple fronton brisĂ© posĂ© sur une corniche surmontant un ordre corinthien, la nef centrale nâĂ©tant pas assez Ă©levĂ©e par rapport aux nefs latĂ©rales pour permettre la rĂ©alisation dâun second ordre. Une partie du dĂ©cor sculptĂ© fut dĂ©gradĂ©e ou dĂ©truite au cours de la RĂ©volution, en 1794 (les statues de la Foi et la CharitĂ© ainsi que les bas-reliefs qui surmontaient les portes latĂ©rales furent abattus, les anges de lâimposte de la grande porte furent dĂ©figurĂ©s).
En 1730, le clocher fut abattu car il était en trop mauvais état.
La ville organisa un financement pour un nouveau clocher, dont la construction commença en 1737 et fut achevĂ©e en 1740. Comme lâancien, le nouveau clocher sâinscrivait en fausse symĂ©trie avec la tour de Fos, jusquâĂ ce que cette derniĂšre soit mise Ă niveau en 1822. La cage Ă cloches en fer forgĂ© qui la coiffait alors fut transfĂ©rĂ©e sur le clocher. Les 4 cloches Sainte TrinitĂ©, Sauveur, Marie et Cyprien rythment la vie toulonnaise depuis 1524.
Lors de la rĂ©volution Française, les Ă©glises ont beaucoup soufferts ; la CathĂ©drale fut quant Ă elle transformĂ©e en Temple de la Morale, magasin de matĂ©riels militaires et entrepĂŽt de sel. Le Concordat de 1801 supprima les diocĂšses de FrĂ©jus et de Toulon qui furent inclus dans celui dâAix-en-Provence.
En 1802, la CathĂ©drale fut rendue au culte dans un Ă©tat lamentable et prit le nom dâĂ©glise Sainte-Marie-Majeur jusquâen 1958, lors du transfert du siĂšge Ă Toulon. En 1822, sous la restauration, le diocĂšse de FrĂ©jus avait Ă©tĂ© rĂ©tabli et englobait le diocĂšse de Toulon, de sorte quâil corresponde au dĂ©partement du Var tel que lâavait souhaitĂ© NapolĂ©on Bonaparte.
Dâillustres visiteurs sont venus se recueillir dans notre CathĂ©drale : de nombreux comtes de Provence, Catherine de MĂ©dicis, Anne dâAutriche, plusieurs rois de France (Charles IX, Louis XIV, Charles X), le Cardinal Mazarin, le duc et la duchesse dâAngoulĂȘme, sainte Catherine de Sienne, saint Jean Bosco, Le P. LacordaireâŠ
NâhĂ©sitez pas Ă venir dĂ©couvrir cette CathĂ©drale unique dans laquelle sont organisĂ©es des visites guidĂ©es chaque jeudi pendant lâĂ©tĂ© : rendez-vous Ă 15 heures devant lâaccueil.
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