PĂšre Charles Mallard-La vocation de la famille

homélie 2

La vocation de la famille

28 Décembre 2025

Sainte Famille – AnnĂ©e A

Si 3,2-6.12-14 ; Ps 127 (128) ; Col 3,12-21 ; Mt 2,13-15.19-23

Trois jours aprĂšs avoir cĂ©lĂ©brĂ© la naissance de JĂ©sus, voilĂ  que nous est rapportĂ©e l’histoire de la fuite en Égypte de la Sainte Famille. A bien y rĂ©flĂ©chir, on ne mesure pas ce qui se joue Ă  ce moment-lĂ . Le beau conte de NoĂ«l aurait pu finir rapidement en tragĂ©die : Ă  peine nĂ©, l’enfant aurait Ă©tĂ© assassinĂ© par la folie d’un roi cruel et jaloux. Aussi triste et dĂ©solante qu’aurait Ă©tĂ© cette histoire, c’est surtout un bouleversement cosmique qui aurait eu lieu. Dieu attend des annĂ©es et mĂȘme des siĂšcles pour envoyer le Sauveur. Le Fils de Dieu se fait homme et voilĂ  que quelques jours aprĂšs, les soldats d’HĂ©rode le tuent. Le Salut anĂ©anti par la mĂ©chancetĂ© des puissants !

Évidemment, on n’imagine pas que Dieu ne rĂ©agisse pas. Mais que va-t-il faire ? Va-t-il envoyer une cohorte d’anges aux glaives flamboyants pour le dĂ©fendre ? Va-t-il l’enlever dans la nuĂ©e pour le soustraire Ă  la vindicte des soldats et le garder dans un lieu sĂ»r Ă  l’abri de la violence des hommes ? Non ! Il avertit Joseph et lui demande de sauver le Sauveur. C’est Ă  la famille qui a accueilli la naissance de l’enfant de prendre soin de lui. Ainsi JĂ©sus ne va pas grandir dans les palais royaux Ă  la faveur d’une ruse, comme MoĂŻse ; il ne va pas grandir au Temple comme Samuel ; il ne va pas grandir aux dĂ©serts comme Jean-Baptiste ; il va grandir au sein d’une famille ordinaire, comme la plupart d’entre nous ! Quelle parole forte sur la vocation de la famille !

DĂ©jĂ  Ben Sira le Sage avait remarquĂ© l’importance de la famille. Une rĂ©alitĂ© humaine fondamentale qui engage chacun de ses membres. Non seulement la famille que l’on fonde, mais aussi la famille d’oĂč l’on vient. La Parole de Dieu vient dĂ©voiler que la famille n’est pas une simple rĂ©alitĂ© sociologique ou biologique : elle a une vocation existentielle et spirituelle. Sans doute au long de l’histoire et au grĂ© des Ă©vĂ©nements, les familles ont pu avoir des formes diffĂ©rentes et il ne s’agit pas de prĂ©senter un modĂšle particulier. Il s’agit surtout de rappeler une vocation, donc d’inviter Ă  une maniĂšre d’ĂȘtre et de faire, du rĂŽle Ă  jouer pour chacun de ses membres pour que la famille soit le lieu qui nous inscrit dans le monde, en rappelant que celui-ci n’a pas commencĂ© avec nous ; pour qu’elle soit aussi le lieu oĂč l’on apprend notre condition d’homme et nous prĂ©pare Ă  vivre les uns avec les autres.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, lorsque saint Paul rappelle aux Colossiens comment nous devons vivre les uns avec les autres, il conclut en se tournant vers la famille. « RevĂȘtez-vous de tendresse et de compassion, de bontĂ©, d’humilitĂ©, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement [
] Par-dessus tout cela ayez l’amour qui est le lien le plus parfait ». Ces conseils valent pour toute relation, mais l’apĂŽtre termine son exhortation par des conseils sur la maniĂšre de vivre cela au cƓur de la famille : en rappelant les devoirs de la femme vis-Ă -vis de son mari et du mari vis-Ă -vis de sa femme ; comme ceux des enfants vis-Ă -vis des parents et des parents vis-Ă -vis des enfants ». Chaque conseil est spĂ©cifique, car une famille n’est pas une association oĂč tous les membres sont identiques, mais c’est dans la complĂ©mentaritĂ© des diffĂ©rences que se construit et se vit l’amour. C’est d’ailleurs peut-ĂȘtre ce qui est le plus difficile Ă  comprendre de nos jours 
 et c’est ce que redoutaient les totalitarismes qui ne voulaient pas des individus mais une masse et qui, pour cela, ont toujours commencĂ© en attaquant la famille.

Aussi, en ce jour oĂč nous fĂȘtons la Sainte Famille, alors que nous nous souvenons que le Christ, notre Sauveur a grandi et appris Ă  vivre et aimer au sein d’une famille, prions pour nos familles, prions pour les familles. Demandons la grĂące que quelques soient les turbulences de l’existence, chacun puisse participer Ă  faire de sa famille un lieu oĂč se vit et s’expĂ©rimente une humanitĂ© selon le cƓur de Dieu

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide Ă  entendre cette parole et Ă  la mettre en pratique. TrĂŽne de la Sagesse qu’elle nous inspire de faire ce que nous devons ; MĂšre du Bel Amour qu’elle fortifie notre unité ; Porte du Ciel qu’elle fasse de nos familles un lieu de bĂ©nĂ©dictions pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dĂšs maintenant et pour les siĂšcles des siĂšcles.

Publié le 21 décembre 2025

PĂšre Charles Mallard-La vocation de la famille

La vocation de la famille

28 Décembre 2025

Sainte Famille – AnnĂ©e A

Si 3,2-6.12-14 ; Ps 127 (128) ; Col 3,12-21 ; Mt 2,13-15.19-23

Trois jours aprĂšs avoir cĂ©lĂ©brĂ© la naissance de JĂ©sus, voilĂ  que nous est rapportĂ©e l’histoire de la fuite en Égypte de la Sainte Famille. A bien y rĂ©flĂ©chir, on ne mesure pas ce qui se joue Ă  ce moment-lĂ . Le beau conte de NoĂ«l aurait pu finir rapidement en tragĂ©die : Ă  peine nĂ©, l’enfant aurait Ă©tĂ© assassinĂ© par la folie d’un roi cruel et jaloux. Aussi triste et dĂ©solante qu’aurait Ă©tĂ© cette histoire, c’est surtout un bouleversement cosmique qui aurait eu lieu. Dieu attend des annĂ©es et mĂȘme des siĂšcles pour envoyer le Sauveur. Le Fils de Dieu se fait homme et voilĂ  que quelques jours aprĂšs, les soldats d’HĂ©rode le tuent. Le Salut anĂ©anti par la mĂ©chancetĂ© des puissants !

Évidemment, on n’imagine pas que Dieu ne rĂ©agisse pas. Mais que va-t-il faire ? Va-t-il envoyer une cohorte d’anges aux glaives flamboyants pour le dĂ©fendre ? Va-t-il l’enlever dans la nuĂ©e pour le soustraire Ă  la vindicte des soldats et le garder dans un lieu sĂ»r Ă  l’abri de la violence des hommes ? Non ! Il avertit Joseph et lui demande de sauver le Sauveur. C’est Ă  la famille qui a accueilli la naissance de l’enfant de prendre soin de lui. Ainsi JĂ©sus ne va pas grandir dans les palais royaux Ă  la faveur d’une ruse, comme MoĂŻse ; il ne va pas grandir au Temple comme Samuel ; il ne va pas grandir aux dĂ©serts comme Jean-Baptiste ; il va grandir au sein d’une famille ordinaire, comme la plupart d’entre nous ! Quelle parole forte sur la vocation de la famille !

DĂ©jĂ  Ben Sira le Sage avait remarquĂ© l’importance de la famille. Une rĂ©alitĂ© humaine fondamentale qui engage chacun de ses membres. Non seulement la famille que l’on fonde, mais aussi la famille d’oĂč l’on vient. La Parole de Dieu vient dĂ©voiler que la famille n’est pas une simple rĂ©alitĂ© sociologique ou biologique : elle a une vocation existentielle et spirituelle. Sans doute au long de l’histoire et au grĂ© des Ă©vĂ©nements, les familles ont pu avoir des formes diffĂ©rentes et il ne s’agit pas de prĂ©senter un modĂšle particulier. Il s’agit surtout de rappeler une vocation, donc d’inviter Ă  une maniĂšre d’ĂȘtre et de faire, du rĂŽle Ă  jouer pour chacun de ses membres pour que la famille soit le lieu qui nous inscrit dans le monde, en rappelant que celui-ci n’a pas commencĂ© avec nous ; pour qu’elle soit aussi le lieu oĂč l’on apprend notre condition d’homme et nous prĂ©pare Ă  vivre les uns avec les autres.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, lorsque saint Paul rappelle aux Colossiens comment nous devons vivre les uns avec les autres, il conclut en se tournant vers la famille. « RevĂȘtez-vous de tendresse et de compassion, de bontĂ©, d’humilitĂ©, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement [
] Par-dessus tout cela ayez l’amour qui est le lien le plus parfait ». Ces conseils valent pour toute relation, mais l’apĂŽtre termine son exhortation par des conseils sur la maniĂšre de vivre cela au cƓur de la famille : en rappelant les devoirs de la femme vis-Ă -vis de son mari et du mari vis-Ă -vis de sa femme ; comme ceux des enfants vis-Ă -vis des parents et des parents vis-Ă -vis des enfants ». Chaque conseil est spĂ©cifique, car une famille n’est pas une association oĂč tous les membres sont identiques, mais c’est dans la complĂ©mentaritĂ© des diffĂ©rences que se construit et se vit l’amour. C’est d’ailleurs peut-ĂȘtre ce qui est le plus difficile Ă  comprendre de nos jours 
 et c’est ce que redoutaient les totalitarismes qui ne voulaient pas des individus mais une masse et qui, pour cela, ont toujours commencĂ© en attaquant la famille.

Aussi, en ce jour oĂč nous fĂȘtons la Sainte Famille, alors que nous nous souvenons que le Christ, notre Sauveur a grandi et appris Ă  vivre et aimer au sein d’une famille, prions pour nos familles, prions pour les familles. Demandons la grĂące que quelques soient les turbulences de l’existence, chacun puisse participer Ă  faire de sa famille un lieu oĂč se vit et s’expĂ©rimente une humanitĂ© selon le cƓur de Dieu

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide Ă  entendre cette parole et Ă  la mettre en pratique. TrĂŽne de la Sagesse qu’elle nous inspire de faire ce que nous devons ; MĂšre du Bel Amour qu’elle fortifie notre unité ; Porte du Ciel qu’elle fasse de nos familles un lieu de bĂ©nĂ©dictions pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dĂšs maintenant et pour les siĂšcles des siĂšcles.

Publié le 21 décembre 2025

PĂšre Charles Mallard-La vocation de la famille

homélie 2

La vocation de la famille

28 Décembre 2025

Sainte Famille – AnnĂ©e A

Si 3,2-6.12-14 ; Ps 127 (128) ; Col 3,12-21 ; Mt 2,13-15.19-23

Trois jours aprĂšs avoir cĂ©lĂ©brĂ© la naissance de JĂ©sus, voilĂ  que nous est rapportĂ©e l’histoire de la fuite en Égypte de la Sainte Famille. A bien y rĂ©flĂ©chir, on ne mesure pas ce qui se joue Ă  ce moment-lĂ . Le beau conte de NoĂ«l aurait pu finir rapidement en tragĂ©die : Ă  peine nĂ©, l’enfant aurait Ă©tĂ© assassinĂ© par la folie d’un roi cruel et jaloux. Aussi triste et dĂ©solante qu’aurait Ă©tĂ© cette histoire, c’est surtout un bouleversement cosmique qui aurait eu lieu. Dieu attend des annĂ©es et mĂȘme des siĂšcles pour envoyer le Sauveur. Le Fils de Dieu se fait homme et voilĂ  que quelques jours aprĂšs, les soldats d’HĂ©rode le tuent. Le Salut anĂ©anti par la mĂ©chancetĂ© des puissants !

Évidemment, on n’imagine pas que Dieu ne rĂ©agisse pas. Mais que va-t-il faire ? Va-t-il envoyer une cohorte d’anges aux glaives flamboyants pour le dĂ©fendre ? Va-t-il l’enlever dans la nuĂ©e pour le soustraire Ă  la vindicte des soldats et le garder dans un lieu sĂ»r Ă  l’abri de la violence des hommes ? Non ! Il avertit Joseph et lui demande de sauver le Sauveur. C’est Ă  la famille qui a accueilli la naissance de l’enfant de prendre soin de lui. Ainsi JĂ©sus ne va pas grandir dans les palais royaux Ă  la faveur d’une ruse, comme MoĂŻse ; il ne va pas grandir au Temple comme Samuel ; il ne va pas grandir aux dĂ©serts comme Jean-Baptiste ; il va grandir au sein d’une famille ordinaire, comme la plupart d’entre nous ! Quelle parole forte sur la vocation de la famille !

DĂ©jĂ  Ben Sira le Sage avait remarquĂ© l’importance de la famille. Une rĂ©alitĂ© humaine fondamentale qui engage chacun de ses membres. Non seulement la famille que l’on fonde, mais aussi la famille d’oĂč l’on vient. La Parole de Dieu vient dĂ©voiler que la famille n’est pas une simple rĂ©alitĂ© sociologique ou biologique : elle a une vocation existentielle et spirituelle. Sans doute au long de l’histoire et au grĂ© des Ă©vĂ©nements, les familles ont pu avoir des formes diffĂ©rentes et il ne s’agit pas de prĂ©senter un modĂšle particulier. Il s’agit surtout de rappeler une vocation, donc d’inviter Ă  une maniĂšre d’ĂȘtre et de faire, du rĂŽle Ă  jouer pour chacun de ses membres pour que la famille soit le lieu qui nous inscrit dans le monde, en rappelant que celui-ci n’a pas commencĂ© avec nous ; pour qu’elle soit aussi le lieu oĂč l’on apprend notre condition d’homme et nous prĂ©pare Ă  vivre les uns avec les autres.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, lorsque saint Paul rappelle aux Colossiens comment nous devons vivre les uns avec les autres, il conclut en se tournant vers la famille. « RevĂȘtez-vous de tendresse et de compassion, de bontĂ©, d’humilitĂ©, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous mutuellement [
] Par-dessus tout cela ayez l’amour qui est le lien le plus parfait ». Ces conseils valent pour toute relation, mais l’apĂŽtre termine son exhortation par des conseils sur la maniĂšre de vivre cela au cƓur de la famille : en rappelant les devoirs de la femme vis-Ă -vis de son mari et du mari vis-Ă -vis de sa femme ; comme ceux des enfants vis-Ă -vis des parents et des parents vis-Ă -vis des enfants ». Chaque conseil est spĂ©cifique, car une famille n’est pas une association oĂč tous les membres sont identiques, mais c’est dans la complĂ©mentaritĂ© des diffĂ©rences que se construit et se vit l’amour. C’est d’ailleurs peut-ĂȘtre ce qui est le plus difficile Ă  comprendre de nos jours 
 et c’est ce que redoutaient les totalitarismes qui ne voulaient pas des individus mais une masse et qui, pour cela, ont toujours commencĂ© en attaquant la famille.

Aussi, en ce jour oĂč nous fĂȘtons la Sainte Famille, alors que nous nous souvenons que le Christ, notre Sauveur a grandi et appris Ă  vivre et aimer au sein d’une famille, prions pour nos familles, prions pour les familles. Demandons la grĂące que quelques soient les turbulences de l’existence, chacun puisse participer Ă  faire de sa famille un lieu oĂč se vit et s’expĂ©rimente une humanitĂ© selon le cƓur de Dieu

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide Ă  entendre cette parole et Ă  la mettre en pratique. TrĂŽne de la Sagesse qu’elle nous inspire de faire ce que nous devons ; MĂšre du Bel Amour qu’elle fortifie notre unité ; Porte du Ciel qu’elle fasse de nos familles un lieu de bĂ©nĂ©dictions pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dĂšs maintenant et pour les siĂšcles des siĂšcles.

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Publié le 21 décembre 2025