Père Charles Mallard-La Croix, clé de l’espérance

homélie 2

La Croix, clé de l’espérance

14 Septembre 2025

La Croix Glorieuse

Nb 21,4b-9 ; Ps 77 ; Ph 2,6-11 ; Jn 3,13-17

Nous célébrons aujourd’hui la Croix Glorieuse. C’est une fête très ancienne, fixée au lendemain de la dédicace de l’Église de la Résurrection à Jérusalem, le jour où, au IVème siècle, on a présenté pour la première fois la Croix du Seigneur à la vénération des fidèles. Même s’il ne s’agit pas d’une fête d’obligation, elle est suffisamment importante pour avoir la préséance sur un dimanche du temps ordinaire. Nous sommes tellement habitués à ce que la croix soit le signe de notre foi, que nous ne sommes peut-être pas toujours aussi attentifs qu’il le faudrait à ce qu’elle signifie : elle n’est pas seulement le rappel de la mort de Jésus, elle est surtout l’instrument du salut, le moyen que Dieu a pris pour nous ouvrir la vie éternelle. En cette année jubilaire, nous pouvons regarder la croix comme la clé de l’espérance.

Pour qu’une clé fonctionne, il faut qu’elle soit conforme à ce qu’elle ouvre. On ne déverrouille pas une serrure avec n’importe quelle clé ! La Croix glorieuse est l’expression de la volonté de Dieu que rappelait Jésus à Nicodème dans l’évangile : « Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». Pour que les hommes mortels puissent devenir des vivants dans l’éternité, il a fallu que la puissance du Seigneur fasse d’un instrument de mort, un instrument de vie. Comme le dira la préface de cette fête Dieu a choisi le bois de la croix « pour que la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance ». Contemplant la Croix Glorieuse nous y découvrons le début de la Pâques et la raison de notre espérance. Sans doute s’agit-il d’un acte de foi, mais justement l’espérance naît de la foi. La croix est la clé de l’espérance parce qu’elle nous indique que le Christ est venu pour nous sauver.

Ensuite, une clé est toujours reçue : ce n’est pas nous qui la fabriquons … sauf bien sûr si nous fabriquons la serrure, mais nous savons bien que nous ne fabriquons pas la vie divine ! Cet aspect de recevoir d’un autre ce dont nous avons besoin, se manifeste aussi dans le mystère de la croix glorieuse. Comme le rappelait saint Paul dans la lettre aux Philippiens, le Christ s’est fait « obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix ». Nous nous souvenons que Jésus n’a pas choisi de mourir sur une croix par plaisir ou par convenance. La croix, même glorieuse porte une dimension d’obéissance, d’une volonté qui renonce à soi-même pour épouser la volonté d’un autre. Non pas pour satisfaire des pulsions sadiques de quelqu’un qui nous voudrait du mal, mais comme une confiance dans celui qui sait que le moyen, pour pénible qu’il soit, permettra un plus grand bien. Fêter la Croix Glorieuse c’est aussi accepter de faire confiance au Seigneur, accepter que le moyen du salut ne soit pas décidé par nous, et suivre le Christ sur le chemin de l’obéissance. La croix est la clé de l’espérance parce que nous ne l’avons pas choisie mais que nous la recevons de Dieu.

Enfin, pour qu’une clé agisse, il faut la tourner. Il y a sans doute une raison mécanique que j’ignore, mais le fait est là, et il est significatif : ce mouvement de tourner nous rappelle l’importance de la conversion. Dans la première lecture nous avons entendu l’épisode du serpent de bronze. Le peuple récriminait contre le Seigneur, il se dit dégouté de la nourriture misérable, qui était la manne, c’est-à-dire le don de Dieu. Mais il va reconnaître son erreur, se retourner, non plus contre Dieu mais vers Dieu. Et le signe de cette conversion, sera de tourner son regard vers le serpent de bronze. Nous n’oublions pas que la croix est le signe que Jésus a porté nos péchés ; qu’il a pris sur lui le poids de nos fautes. Reconnaître la croix comme instrument de salut, c’est reconnaître que Dieu nous a pardonné, non pas comme un grand seigneur magnanime qui oublie les offenses, mais comme l’amant qui renonce à se venger pour aimer encore plus en réparant lui-même ce qu’il a subi. La Croix glorieuse nous ouvre l’espérance quand nous y reconnaissons l’expression du pardon et que nous nous tournons vers celui que nous avions négligé.

En cette année où nous cheminons dans l’espérance, la fête d’aujourd’hui nous rappelle que la croix est le moyen que Dieu a pris pour nous donner accès à la vie éternelle : il a permis que la vie jaillisse de la mort, il nous propose de lui faire confiance en nous laissant conduire par lui ; il nous invite à nous tourner vers lui pour retrouver l’amour que nous avions ignoré.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du Ciel qu’elle creuse en nous le désir de la vie divine ; Consolatrice des affligés qu’elle nous encourage à faire confiance au Seigneur ; Refuge des pécheurs qu’elle tourne nos cœurs vers le cœur de Dieu pour que nous puissions laisser la croix glorieuse ouvrir nos vies à l’amour du Christ et demeurer en lui comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Publié le 04 juin 2025

Père Charles Mallard-La Croix, clé de l’espérance

La Croix, clé de l’espérance

14 Septembre 2025

La Croix Glorieuse

Nb 21,4b-9 ; Ps 77 ; Ph 2,6-11 ; Jn 3,13-17

Nous célébrons aujourd’hui la Croix Glorieuse. C’est une fête très ancienne, fixée au lendemain de la dédicace de l’Église de la Résurrection à Jérusalem, le jour où, au IVème siècle, on a présenté pour la première fois la Croix du Seigneur à la vénération des fidèles. Même s’il ne s’agit pas d’une fête d’obligation, elle est suffisamment importante pour avoir la préséance sur un dimanche du temps ordinaire. Nous sommes tellement habitués à ce que la croix soit le signe de notre foi, que nous ne sommes peut-être pas toujours aussi attentifs qu’il le faudrait à ce qu’elle signifie : elle n’est pas seulement le rappel de la mort de Jésus, elle est surtout l’instrument du salut, le moyen que Dieu a pris pour nous ouvrir la vie éternelle. En cette année jubilaire, nous pouvons regarder la croix comme la clé de l’espérance.

Pour qu’une clé fonctionne, il faut qu’elle soit conforme à ce qu’elle ouvre. On ne déverrouille pas une serrure avec n’importe quelle clé ! La Croix glorieuse est l’expression de la volonté de Dieu que rappelait Jésus à Nicodème dans l’évangile : « Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». Pour que les hommes mortels puissent devenir des vivants dans l’éternité, il a fallu que la puissance du Seigneur fasse d’un instrument de mort, un instrument de vie. Comme le dira la préface de cette fête Dieu a choisi le bois de la croix « pour que la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance ». Contemplant la Croix Glorieuse nous y découvrons le début de la Pâques et la raison de notre espérance. Sans doute s’agit-il d’un acte de foi, mais justement l’espérance naît de la foi. La croix est la clé de l’espérance parce qu’elle nous indique que le Christ est venu pour nous sauver.

Ensuite, une clé est toujours reçue : ce n’est pas nous qui la fabriquons … sauf bien sûr si nous fabriquons la serrure, mais nous savons bien que nous ne fabriquons pas la vie divine ! Cet aspect de recevoir d’un autre ce dont nous avons besoin, se manifeste aussi dans le mystère de la croix glorieuse. Comme le rappelait saint Paul dans la lettre aux Philippiens, le Christ s’est fait « obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix ». Nous nous souvenons que Jésus n’a pas choisi de mourir sur une croix par plaisir ou par convenance. La croix, même glorieuse porte une dimension d’obéissance, d’une volonté qui renonce à soi-même pour épouser la volonté d’un autre. Non pas pour satisfaire des pulsions sadiques de quelqu’un qui nous voudrait du mal, mais comme une confiance dans celui qui sait que le moyen, pour pénible qu’il soit, permettra un plus grand bien. Fêter la Croix Glorieuse c’est aussi accepter de faire confiance au Seigneur, accepter que le moyen du salut ne soit pas décidé par nous, et suivre le Christ sur le chemin de l’obéissance. La croix est la clé de l’espérance parce que nous ne l’avons pas choisie mais que nous la recevons de Dieu.

Enfin, pour qu’une clé agisse, il faut la tourner. Il y a sans doute une raison mécanique que j’ignore, mais le fait est là, et il est significatif : ce mouvement de tourner nous rappelle l’importance de la conversion. Dans la première lecture nous avons entendu l’épisode du serpent de bronze. Le peuple récriminait contre le Seigneur, il se dit dégouté de la nourriture misérable, qui était la manne, c’est-à-dire le don de Dieu. Mais il va reconnaître son erreur, se retourner, non plus contre Dieu mais vers Dieu. Et le signe de cette conversion, sera de tourner son regard vers le serpent de bronze. Nous n’oublions pas que la croix est le signe que Jésus a porté nos péchés ; qu’il a pris sur lui le poids de nos fautes. Reconnaître la croix comme instrument de salut, c’est reconnaître que Dieu nous a pardonné, non pas comme un grand seigneur magnanime qui oublie les offenses, mais comme l’amant qui renonce à se venger pour aimer encore plus en réparant lui-même ce qu’il a subi. La Croix glorieuse nous ouvre l’espérance quand nous y reconnaissons l’expression du pardon et que nous nous tournons vers celui que nous avions négligé.

En cette année où nous cheminons dans l’espérance, la fête d’aujourd’hui nous rappelle que la croix est le moyen que Dieu a pris pour nous donner accès à la vie éternelle : il a permis que la vie jaillisse de la mort, il nous propose de lui faire confiance en nous laissant conduire par lui ; il nous invite à nous tourner vers lui pour retrouver l’amour que nous avions ignoré.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du Ciel qu’elle creuse en nous le désir de la vie divine ; Consolatrice des affligés qu’elle nous encourage à faire confiance au Seigneur ; Refuge des pécheurs qu’elle tourne nos cœurs vers le cœur de Dieu pour que nous puissions laisser la croix glorieuse ouvrir nos vies à l’amour du Christ et demeurer en lui comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

Publié le 04 juin 2025

Père Charles Mallard-La Croix, clé de l’espérance

homélie 2

La Croix, clé de l’espérance

14 Septembre 2025

La Croix Glorieuse

Nb 21,4b-9 ; Ps 77 ; Ph 2,6-11 ; Jn 3,13-17

Nous célébrons aujourd’hui la Croix Glorieuse. C’est une fête très ancienne, fixée au lendemain de la dédicace de l’Église de la Résurrection à Jérusalem, le jour où, au IVème siècle, on a présenté pour la première fois la Croix du Seigneur à la vénération des fidèles. Même s’il ne s’agit pas d’une fête d’obligation, elle est suffisamment importante pour avoir la préséance sur un dimanche du temps ordinaire. Nous sommes tellement habitués à ce que la croix soit le signe de notre foi, que nous ne sommes peut-être pas toujours aussi attentifs qu’il le faudrait à ce qu’elle signifie : elle n’est pas seulement le rappel de la mort de Jésus, elle est surtout l’instrument du salut, le moyen que Dieu a pris pour nous ouvrir la vie éternelle. En cette année jubilaire, nous pouvons regarder la croix comme la clé de l’espérance.

Pour qu’une clé fonctionne, il faut qu’elle soit conforme à ce qu’elle ouvre. On ne déverrouille pas une serrure avec n’importe quelle clé ! La Croix glorieuse est l’expression de la volonté de Dieu que rappelait Jésus à Nicodème dans l’évangile : « Dieu a envoyé son fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». Pour que les hommes mortels puissent devenir des vivants dans l’éternité, il a fallu que la puissance du Seigneur fasse d’un instrument de mort, un instrument de vie. Comme le dira la préface de cette fête Dieu a choisi le bois de la croix « pour que la vie surgisse à nouveau là où la mort avait pris naissance ». Contemplant la Croix Glorieuse nous y découvrons le début de la Pâques et la raison de notre espérance. Sans doute s’agit-il d’un acte de foi, mais justement l’espérance naît de la foi. La croix est la clé de l’espérance parce qu’elle nous indique que le Christ est venu pour nous sauver.

Ensuite, une clé est toujours reçue : ce n’est pas nous qui la fabriquons … sauf bien sûr si nous fabriquons la serrure, mais nous savons bien que nous ne fabriquons pas la vie divine ! Cet aspect de recevoir d’un autre ce dont nous avons besoin, se manifeste aussi dans le mystère de la croix glorieuse. Comme le rappelait saint Paul dans la lettre aux Philippiens, le Christ s’est fait « obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix ». Nous nous souvenons que Jésus n’a pas choisi de mourir sur une croix par plaisir ou par convenance. La croix, même glorieuse porte une dimension d’obéissance, d’une volonté qui renonce à soi-même pour épouser la volonté d’un autre. Non pas pour satisfaire des pulsions sadiques de quelqu’un qui nous voudrait du mal, mais comme une confiance dans celui qui sait que le moyen, pour pénible qu’il soit, permettra un plus grand bien. Fêter la Croix Glorieuse c’est aussi accepter de faire confiance au Seigneur, accepter que le moyen du salut ne soit pas décidé par nous, et suivre le Christ sur le chemin de l’obéissance. La croix est la clé de l’espérance parce que nous ne l’avons pas choisie mais que nous la recevons de Dieu.

Enfin, pour qu’une clé agisse, il faut la tourner. Il y a sans doute une raison mécanique que j’ignore, mais le fait est là, et il est significatif : ce mouvement de tourner nous rappelle l’importance de la conversion. Dans la première lecture nous avons entendu l’épisode du serpent de bronze. Le peuple récriminait contre le Seigneur, il se dit dégouté de la nourriture misérable, qui était la manne, c’est-à-dire le don de Dieu. Mais il va reconnaître son erreur, se retourner, non plus contre Dieu mais vers Dieu. Et le signe de cette conversion, sera de tourner son regard vers le serpent de bronze. Nous n’oublions pas que la croix est le signe que Jésus a porté nos péchés ; qu’il a pris sur lui le poids de nos fautes. Reconnaître la croix comme instrument de salut, c’est reconnaître que Dieu nous a pardonné, non pas comme un grand seigneur magnanime qui oublie les offenses, mais comme l’amant qui renonce à se venger pour aimer encore plus en réparant lui-même ce qu’il a subi. La Croix glorieuse nous ouvre l’espérance quand nous y reconnaissons l’expression du pardon et que nous nous tournons vers celui que nous avions négligé.

En cette année où nous cheminons dans l’espérance, la fête d’aujourd’hui nous rappelle que la croix est le moyen que Dieu a pris pour nous donner accès à la vie éternelle : il a permis que la vie jaillisse de la mort, il nous propose de lui faire confiance en nous laissant conduire par lui ; il nous invite à nous tourner vers lui pour retrouver l’amour que nous avions ignoré.

Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Porte du Ciel qu’elle creuse en nous le désir de la vie divine ; Consolatrice des affligés qu’elle nous encourage à faire confiance au Seigneur ; Refuge des pécheurs qu’elle tourne nos cœurs vers le cœur de Dieu pour que nous puissions laisser la croix glorieuse ouvrir nos vies à l’amour du Christ et demeurer en lui comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.

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Publié le 04 juin 2025