Père Charles Mallard-La maison de Dieu
La maison de Dieu
Dédicace de la Basilique du Latran
Ez 47,1-2.8-9.12 ; Ps 45 ; 1 Co 3,9b-11.16-17 ; Jn 2,13-22
Il n’y a pas beaucoup de moment où Jésus se soit mis en colère, mais l’épisode des marchands du Temple est resté célèbre ! En plus d’avoir leur étal renversé, ceux-ci sont restés dans l’histoire comme le type même de la confusion entre la religion et l’argent. Et les textes que nous avons entendus ont manifestement été choisis pour nous inviter à approfondir ce que représente un édifice sacré, ce qui est assez compréhensible puisque nous fêtons la dédicace de la basilique du Latran, le premier monument d’Occident spécifiquement construit pour être une église. C’est sans doute ce qui lui vaut le titre de « mère de toutes les églises »
Ce qui est frappant dans les différents textes, c’est qu’on parle du Temple comme d’une Maison, et plus spécifiquement comme la Maison de Dieu. Une maison, c’est un lieu où l’on demeure, où l’on vit. Ce n’est pas un lieu spécialisé : tous les moments d’une existence peuvent s’y dérouler. Le reproche de Jésus aux marchands du Temple invite pourtant à respecter le caractère sacré du lieu : c’est Dieu qui doit toujours être le centre de ce qu’on y vit. Le psalmiste exprimera l’idéal du croyant « j’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». L’église est ainsi le lieu de la présence de Dieu, et cette présence irrigue tous les aspects d’une vie.
C’est d’ailleurs l’image qu’illustre l’oracle d’Ézéchiel dans la première lecture. Du côté du Temple, jaillit une eau qui vivifie et féconde, non seulement ce qui l’entoure mais aussi la vallée du Jourdain et jusqu’à la Mer Morte. Cependant, le texte est présenté comme une vision. C’est qu’à l’époque où Ézéchiel prophétise, le Temple a été détruit et le peuple est en Exil. Il s’agit donc d’une promesse. Et l’on comprend alors que la maison de Dieu sur la terre est un signe de la demeure éternelle, de la maison de Dieu dans le ciel. C’est pourquoi, souvent, les églises sont décorées pour nous rappeler l’assemblée des saints. Elle est une annonce de ce que nous espérons, un avant-goût de ce qui nous est promis.
Enfin, la lettre de saint Paul aux Corinthiens déclinait un autre aspect de l’église : la maison de Dieu c’est aussi ceux qui s’y rassemblent. « Vous êtes un sanctuaire de Dieu ». On ne vient pas à l’église en touriste, mais comme un membre de la famille. Et nous devons veiller à ce que le Seigneur soit au cœur de notre assemblée comme de notre communion. L’église comme édifice est aussi le signe de l’Église comme ensemble de ceux qui sont unis par Dieu.
Pourtant, il reste encore une question : pourquoi le souvenir de la dédicace de la basilique du Latran est plus important qu’un dimanche ordinaire ? Ne croyons pas trop vite qu’il s’agisse d’une pinaillerie de liturgiste. En fait, il s’agit d’une « fête du Seigneur ». Non seulement parce que la première dédicace du Latran est « basilique du Saint Sauveur », mais parce que le mystère de l’Église, est le mystère même du Christ. C’est d’ailleurs ce qu’annonçait Jésus dans l’évangile quand il disait qu’il relèvera le sanctuaire en trois jours. On ne peut pas parler correctement de l’église sans parler du Christ.
Ainsi, puisque l’église est la maison de Dieu, c’est que le Christ est celui qui nous permet de vivre en présence du Seigneur. Puisque l’église est le signe de la communion de ceux qui s’y réunissent, c’est que le Christ est celui qui fait notre unité, et que nous sommes le corps du Christ. Puisque l’église est l’annonce de la demeure éternelle, c’est que le Christ est le chemin vers le cœur de Dieu. Quand nous célébrons la dédicace d’une église, nous nous souvenons que nous sommes consacrés au Christ par le baptême, et que nous sommes appelés à lui consacrer notre vie, comme nous lui consacrons un bâtiment.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous rende attentifs à la présence du Seigneur. Miroir de la sainteté de Dieu qu’elle nous garde fidèles à notre vocation. Porte du Ciel, qu’elle creuse en nous le désir de demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 19 octobre 2025
Père Charles Mallard-La maison de Dieu
La maison de Dieu
Dédicace de la Basilique du Latran
Ez 47,1-2.8-9.12 ; Ps 45 ; 1 Co 3,9b-11.16-17 ; Jn 2,13-22
Il n’y a pas beaucoup de moment où Jésus se soit mis en colère, mais l’épisode des marchands du Temple est resté célèbre ! En plus d’avoir leur étal renversé, ceux-ci sont restés dans l’histoire comme le type même de la confusion entre la religion et l’argent. Et les textes que nous avons entendus ont manifestement été choisis pour nous inviter à approfondir ce que représente un édifice sacré, ce qui est assez compréhensible puisque nous fêtons la dédicace de la basilique du Latran, le premier monument d’Occident spécifiquement construit pour être une église. C’est sans doute ce qui lui vaut le titre de « mère de toutes les églises »
Ce qui est frappant dans les différents textes, c’est qu’on parle du Temple comme d’une Maison, et plus spécifiquement comme la Maison de Dieu. Une maison, c’est un lieu où l’on demeure, où l’on vit. Ce n’est pas un lieu spécialisé : tous les moments d’une existence peuvent s’y dérouler. Le reproche de Jésus aux marchands du Temple invite pourtant à respecter le caractère sacré du lieu : c’est Dieu qui doit toujours être le centre de ce qu’on y vit. Le psalmiste exprimera l’idéal du croyant « j’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». L’église est ainsi le lieu de la présence de Dieu, et cette présence irrigue tous les aspects d’une vie.
C’est d’ailleurs l’image qu’illustre l’oracle d’Ézéchiel dans la première lecture. Du côté du Temple, jaillit une eau qui vivifie et féconde, non seulement ce qui l’entoure mais aussi la vallée du Jourdain et jusqu’à la Mer Morte. Cependant, le texte est présenté comme une vision. C’est qu’à l’époque où Ézéchiel prophétise, le Temple a été détruit et le peuple est en Exil. Il s’agit donc d’une promesse. Et l’on comprend alors que la maison de Dieu sur la terre est un signe de la demeure éternelle, de la maison de Dieu dans le ciel. C’est pourquoi, souvent, les églises sont décorées pour nous rappeler l’assemblée des saints. Elle est une annonce de ce que nous espérons, un avant-goût de ce qui nous est promis.
Enfin, la lettre de saint Paul aux Corinthiens déclinait un autre aspect de l’église : la maison de Dieu c’est aussi ceux qui s’y rassemblent. « Vous êtes un sanctuaire de Dieu ». On ne vient pas à l’église en touriste, mais comme un membre de la famille. Et nous devons veiller à ce que le Seigneur soit au cœur de notre assemblée comme de notre communion. L’église comme édifice est aussi le signe de l’Église comme ensemble de ceux qui sont unis par Dieu.
Pourtant, il reste encore une question : pourquoi le souvenir de la dédicace de la basilique du Latran est plus important qu’un dimanche ordinaire ? Ne croyons pas trop vite qu’il s’agisse d’une pinaillerie de liturgiste. En fait, il s’agit d’une « fête du Seigneur ». Non seulement parce que la première dédicace du Latran est « basilique du Saint Sauveur », mais parce que le mystère de l’Église, est le mystère même du Christ. C’est d’ailleurs ce qu’annonçait Jésus dans l’évangile quand il disait qu’il relèvera le sanctuaire en trois jours. On ne peut pas parler correctement de l’église sans parler du Christ.
Ainsi, puisque l’église est la maison de Dieu, c’est que le Christ est celui qui nous permet de vivre en présence du Seigneur. Puisque l’église est le signe de la communion de ceux qui s’y réunissent, c’est que le Christ est celui qui fait notre unité, et que nous sommes le corps du Christ. Puisque l’église est l’annonce de la demeure éternelle, c’est que le Christ est le chemin vers le cœur de Dieu. Quand nous célébrons la dédicace d’une église, nous nous souvenons que nous sommes consacrés au Christ par le baptême, et que nous sommes appelés à lui consacrer notre vie, comme nous lui consacrons un bâtiment.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous rende attentifs à la présence du Seigneur. Miroir de la sainteté de Dieu qu’elle nous garde fidèles à notre vocation. Porte du Ciel, qu’elle creuse en nous le désir de demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 19 octobre 2025
Père Charles Mallard-La maison de Dieu
La maison de Dieu
Dédicace de la Basilique du Latran
Ez 47,1-2.8-9.12 ; Ps 45 ; 1 Co 3,9b-11.16-17 ; Jn 2,13-22
Il n’y a pas beaucoup de moment où Jésus se soit mis en colère, mais l’épisode des marchands du Temple est resté célèbre ! En plus d’avoir leur étal renversé, ceux-ci sont restés dans l’histoire comme le type même de la confusion entre la religion et l’argent. Et les textes que nous avons entendus ont manifestement été choisis pour nous inviter à approfondir ce que représente un édifice sacré, ce qui est assez compréhensible puisque nous fêtons la dédicace de la basilique du Latran, le premier monument d’Occident spécifiquement construit pour être une église. C’est sans doute ce qui lui vaut le titre de « mère de toutes les églises »
Ce qui est frappant dans les différents textes, c’est qu’on parle du Temple comme d’une Maison, et plus spécifiquement comme la Maison de Dieu. Une maison, c’est un lieu où l’on demeure, où l’on vit. Ce n’est pas un lieu spécialisé : tous les moments d’une existence peuvent s’y dérouler. Le reproche de Jésus aux marchands du Temple invite pourtant à respecter le caractère sacré du lieu : c’est Dieu qui doit toujours être le centre de ce qu’on y vit. Le psalmiste exprimera l’idéal du croyant « j’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie ». L’église est ainsi le lieu de la présence de Dieu, et cette présence irrigue tous les aspects d’une vie.
C’est d’ailleurs l’image qu’illustre l’oracle d’Ézéchiel dans la première lecture. Du côté du Temple, jaillit une eau qui vivifie et féconde, non seulement ce qui l’entoure mais aussi la vallée du Jourdain et jusqu’à la Mer Morte. Cependant, le texte est présenté comme une vision. C’est qu’à l’époque où Ézéchiel prophétise, le Temple a été détruit et le peuple est en Exil. Il s’agit donc d’une promesse. Et l’on comprend alors que la maison de Dieu sur la terre est un signe de la demeure éternelle, de la maison de Dieu dans le ciel. C’est pourquoi, souvent, les églises sont décorées pour nous rappeler l’assemblée des saints. Elle est une annonce de ce que nous espérons, un avant-goût de ce qui nous est promis.
Enfin, la lettre de saint Paul aux Corinthiens déclinait un autre aspect de l’église : la maison de Dieu c’est aussi ceux qui s’y rassemblent. « Vous êtes un sanctuaire de Dieu ». On ne vient pas à l’église en touriste, mais comme un membre de la famille. Et nous devons veiller à ce que le Seigneur soit au cœur de notre assemblée comme de notre communion. L’église comme édifice est aussi le signe de l’Église comme ensemble de ceux qui sont unis par Dieu.
Pourtant, il reste encore une question : pourquoi le souvenir de la dédicace de la basilique du Latran est plus important qu’un dimanche ordinaire ? Ne croyons pas trop vite qu’il s’agisse d’une pinaillerie de liturgiste. En fait, il s’agit d’une « fête du Seigneur ». Non seulement parce que la première dédicace du Latran est « basilique du Saint Sauveur », mais parce que le mystère de l’Église, est le mystère même du Christ. C’est d’ailleurs ce qu’annonçait Jésus dans l’évangile quand il disait qu’il relèvera le sanctuaire en trois jours. On ne peut pas parler correctement de l’église sans parler du Christ.
Ainsi, puisque l’église est la maison de Dieu, c’est que le Christ est celui qui nous permet de vivre en présence du Seigneur. Puisque l’église est le signe de la communion de ceux qui s’y réunissent, c’est que le Christ est celui qui fait notre unité, et que nous sommes le corps du Christ. Puisque l’église est l’annonce de la demeure éternelle, c’est que le Christ est le chemin vers le cœur de Dieu. Quand nous célébrons la dédicace d’une église, nous nous souvenons que nous sommes consacrés au Christ par le baptême, et que nous sommes appelés à lui consacrer notre vie, comme nous lui consacrons un bâtiment.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Temple de l’Esprit Saint qu’elle nous rende attentifs à la présence du Seigneur. Miroir de la sainteté de Dieu qu’elle nous garde fidèles à notre vocation. Porte du Ciel, qu’elle creuse en nous le désir de demeurer en Dieu comme il demeure en nous, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
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Publié le 19 octobre 2025