Père Charles Mallard-Comment être dans le troupeau du Christ ?

Comment être dans le troupeau du Christ ?
4° Dimanche de Pâques – Année C (Messe de la Bravade de Fréjus)
Ac 13,14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7,9.14b-17 ; Jn 10, 27-30
Le quatrième dimanche après Pâques, l’église lit un passage de l’évangile où Jésus se décrit comme le Bon pasteur. C’est une heureuse coïncidence du calendrier qui nous fait méditer aujourd’hui sur le titre utilisé par Saint François de Paul dans sa dernière prière : « Ô Jésus, bon pasteur, conservez les justes, purifiez les pécheurs, ayez pitié de vivants et des morts et soyez-moi propice à moi qui suis un pécheur ».
Mais cette année, peut-être pour nous stimuler, la deuxième lecture vient un peu brouiller les pistes. Jean voit une foule immense, de tous peuples et nations … on pourrait l’imaginer comme une sorte de bravade universelle et éternelle ! Mais l’Ancien explique à Jean ce qu’il aperçoit et lui dit : « L’Agneau sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie ». Étonnant ! Le pasteur est un agneau ! On sait que l’Apocalypse aime les images frappantes, on sait aussi que c’est le Christ qu’on appelle l’Agneau de Dieu … mais le rapprochement est significatif : le Seigneur nous guide et nous protège de l’intérieur, en se faisant l’un de nous pour que nous puissions partager sa vie. Car c’est bien ce que Jésus dit dans l’évangile : « je leur donne la vie éternelle ». Et l’on comprend alors pourquoi le thème du Bon pasteur est évoqué dans ce temps de Pâques : le Christ est ressuscité pour que nous puissions avoir la vie éternelle. Encore faut-il que nous l’acceptions comme pasteur, que nous acceptions de faire partie de son troupeau.
Comment faire partie du troupeau ? Jésus explique : « mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent ». Voilà en quelque sorte les trois conditions pour faire partie du troupeau du Bon pasteur, les trois conditions pour être chrétien.
Tout d’abord, il s’agit d’écouter sa voix. Et déjà cela nous interroge : quelle voix écoutons-nous ? Lorsque François de Paule débarque à Fréjus, il est en route pour rejoindre le roi de France Louis XI qui espérait bien une guérison. Mais en arrivant à la cour, le saint l’invite à une conversion : « Sire, il faut vous en remettre à la divine Providence […] mettez en ordre ce que vous avez de plus précieux qui est votre conscience ; car il n’y a point de miracle pour vous. Votre heure est venue, il vous faut mourir ». Le message est rude, on a connu plus compatissant ! Pourtant c’est une manière de lui dire : ne vous préoccupez pas que Dieu écoute votre voix, préoccupez-vous d’écouter la voix de Dieu ». Bien souvent, nous sommes plus attentifs à écouter la voix de nos émotions ou de nos réflexions, ou alors on écoute la voix de la foule, des médias, de ceux qui parlent le plus fort. Mais ces voix sont comme une bourrasque qui déferle, alors que la voix du Seigneur est le murmure d’une brise légère. D’une bourrasque on se protège, d’une brise légère on reçoit fraicheur et soulagement. Notre première attention devrait être d’être attentif à écouter la Parole de Dieu, par la lecture de la Bible, par la prière, par le discernement pour chercher à faire ce que le Seigneur nous demande.
Ensuite, Jésus déclare « moi je les connais ». Dieu nous connait, non pas comme une caméra de surveillance, mais comme le pasteur qui fait attention à chacun, qui nous connait personnellement. Il sait de quoi nous sommes capables, il sait ce qui est bon pour nous. Encore faut-il accepter de se laisser connaître par le Seigneur, accepter le regard de Dieu sur nous. Et l’on accueille se regard par un acte de confiance. Comme Mise Bertolo accueille l’affirmation du saint qui lui dit « allez leur annoncer que je suis venu pour leur faire du bien » comme cette nouvelle ranime la confiance des fréjussiens : « le Bon Dieu nous a fait miséricorde, un saint vient nous l’annoncer ». Il n’a pas fait de grands gestes, ni de démonstration extravagante, c’est la présence et le témoignage qui invite à la confiance et à la fidélité. La deuxième condition de la vie chrétienne c’est cette foi qui s’appuie sur la parole du Seigneur pour reconnaître sa bonté et sa fidélité, pour vivre une relation de confiance avec celui qui nous connait et que nous apprenons à connaître.
Enfin, il y a une troisième condition : « elles me suivent ». Dans la première lecture, nous avons un bel exemple de la nécessité de cette dimension. Ceux à qui s’adressent Paul et Barnabé « rejettent la Parole de Dieu et ne se jugent pas dignes de la vie éternelle » … Le signe que la parole est accueillie, c’est qu’elle est mise en pratique, c’est qu’elle transforme notre vie. Elle ne reste pas dans la sphère nébuleuse des belles idées ou des rêves inaccessibles, elle est un guide et un chemin, elle est un principe d’action. Suivre le Bon Pasteur c’est vivre la charité, la Caritas, devise que saint François de Paule a donné à l’ordre des Minimes. Car la charité nous entraine dans le mystère de Pâques, elle traverse les épreuves pour qu’elles ne soient qu’un passage, elle s’engage pour que la vie triomphe de la mort, elle s’implique pour que la paix triomphe des conflits. Charitas ce n’est pas juste le nom d’un pointu, c’est la direction qui nous est indiquée pour suivre le Christ, pour vivre le mystère de Pâques et se laisser entrainer au souffle de Dieu.
A l’exemple de saint François de Paule, demandons à la Vierge Marie de nous aider à reconnaître le Bon Pasteur en écoutant sa voix, en lui faisant confiance et en le suivant. Arche de la Nouvelle Alliance, qu’elle ouvre nos cœurs à sa Parole. Trône de la Sagesse, qu’elle nous apprenne à accueillir son regard sur nous. Mère du Bel amour qu’elle nous montre le chemin qui nous conduira jusqu’à la source de la vie, pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 04 mai 2025
Père Charles Mallard-Comment être dans le troupeau du Christ ?
Comment être dans le troupeau du Christ ?
4° Dimanche de Pâques – Année C (Messe de la Bravade de Fréjus)
Ac 13,14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7,9.14b-17 ; Jn 10, 27-30
Le quatrième dimanche après Pâques, l’église lit un passage de l’évangile où Jésus se décrit comme le Bon pasteur. C’est une heureuse coïncidence du calendrier qui nous fait méditer aujourd’hui sur le titre utilisé par Saint François de Paul dans sa dernière prière : « Ô Jésus, bon pasteur, conservez les justes, purifiez les pécheurs, ayez pitié de vivants et des morts et soyez-moi propice à moi qui suis un pécheur ».
Mais cette année, peut-être pour nous stimuler, la deuxième lecture vient un peu brouiller les pistes. Jean voit une foule immense, de tous peuples et nations … on pourrait l’imaginer comme une sorte de bravade universelle et éternelle ! Mais l’Ancien explique à Jean ce qu’il aperçoit et lui dit : « L’Agneau sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie ». Étonnant ! Le pasteur est un agneau ! On sait que l’Apocalypse aime les images frappantes, on sait aussi que c’est le Christ qu’on appelle l’Agneau de Dieu … mais le rapprochement est significatif : le Seigneur nous guide et nous protège de l’intérieur, en se faisant l’un de nous pour que nous puissions partager sa vie. Car c’est bien ce que Jésus dit dans l’évangile : « je leur donne la vie éternelle ». Et l’on comprend alors pourquoi le thème du Bon pasteur est évoqué dans ce temps de Pâques : le Christ est ressuscité pour que nous puissions avoir la vie éternelle. Encore faut-il que nous l’acceptions comme pasteur, que nous acceptions de faire partie de son troupeau.
Comment faire partie du troupeau ? Jésus explique : « mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent ». Voilà en quelque sorte les trois conditions pour faire partie du troupeau du Bon pasteur, les trois conditions pour être chrétien.
Tout d’abord, il s’agit d’écouter sa voix. Et déjà cela nous interroge : quelle voix écoutons-nous ? Lorsque François de Paule débarque à Fréjus, il est en route pour rejoindre le roi de France Louis XI qui espérait bien une guérison. Mais en arrivant à la cour, le saint l’invite à une conversion : « Sire, il faut vous en remettre à la divine Providence […] mettez en ordre ce que vous avez de plus précieux qui est votre conscience ; car il n’y a point de miracle pour vous. Votre heure est venue, il vous faut mourir ». Le message est rude, on a connu plus compatissant ! Pourtant c’est une manière de lui dire : ne vous préoccupez pas que Dieu écoute votre voix, préoccupez-vous d’écouter la voix de Dieu ». Bien souvent, nous sommes plus attentifs à écouter la voix de nos émotions ou de nos réflexions, ou alors on écoute la voix de la foule, des médias, de ceux qui parlent le plus fort. Mais ces voix sont comme une bourrasque qui déferle, alors que la voix du Seigneur est le murmure d’une brise légère. D’une bourrasque on se protège, d’une brise légère on reçoit fraicheur et soulagement. Notre première attention devrait être d’être attentif à écouter la Parole de Dieu, par la lecture de la Bible, par la prière, par le discernement pour chercher à faire ce que le Seigneur nous demande.
Ensuite, Jésus déclare « moi je les connais ». Dieu nous connait, non pas comme une caméra de surveillance, mais comme le pasteur qui fait attention à chacun, qui nous connait personnellement. Il sait de quoi nous sommes capables, il sait ce qui est bon pour nous. Encore faut-il accepter de se laisser connaître par le Seigneur, accepter le regard de Dieu sur nous. Et l’on accueille se regard par un acte de confiance. Comme Mise Bertolo accueille l’affirmation du saint qui lui dit « allez leur annoncer que je suis venu pour leur faire du bien » comme cette nouvelle ranime la confiance des fréjussiens : « le Bon Dieu nous a fait miséricorde, un saint vient nous l’annoncer ». Il n’a pas fait de grands gestes, ni de démonstration extravagante, c’est la présence et le témoignage qui invite à la confiance et à la fidélité. La deuxième condition de la vie chrétienne c’est cette foi qui s’appuie sur la parole du Seigneur pour reconnaître sa bonté et sa fidélité, pour vivre une relation de confiance avec celui qui nous connait et que nous apprenons à connaître.
Enfin, il y a une troisième condition : « elles me suivent ». Dans la première lecture, nous avons un bel exemple de la nécessité de cette dimension. Ceux à qui s’adressent Paul et Barnabé « rejettent la Parole de Dieu et ne se jugent pas dignes de la vie éternelle » … Le signe que la parole est accueillie, c’est qu’elle est mise en pratique, c’est qu’elle transforme notre vie. Elle ne reste pas dans la sphère nébuleuse des belles idées ou des rêves inaccessibles, elle est un guide et un chemin, elle est un principe d’action. Suivre le Bon Pasteur c’est vivre la charité, la Caritas, devise que saint François de Paule a donné à l’ordre des Minimes. Car la charité nous entraine dans le mystère de Pâques, elle traverse les épreuves pour qu’elles ne soient qu’un passage, elle s’engage pour que la vie triomphe de la mort, elle s’implique pour que la paix triomphe des conflits. Charitas ce n’est pas juste le nom d’un pointu, c’est la direction qui nous est indiquée pour suivre le Christ, pour vivre le mystère de Pâques et se laisser entrainer au souffle de Dieu.
A l’exemple de saint François de Paule, demandons à la Vierge Marie de nous aider à reconnaître le Bon Pasteur en écoutant sa voix, en lui faisant confiance et en le suivant. Arche de la Nouvelle Alliance, qu’elle ouvre nos cœurs à sa Parole. Trône de la Sagesse, qu’elle nous apprenne à accueillir son regard sur nous. Mère du Bel amour qu’elle nous montre le chemin qui nous conduira jusqu’à la source de la vie, pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 04 mai 2025
Père Charles Mallard-Comment être dans le troupeau du Christ ?

Comment être dans le troupeau du Christ ?
4° Dimanche de Pâques – Année C (Messe de la Bravade de Fréjus)
Ac 13,14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7,9.14b-17 ; Jn 10, 27-30
Le quatrième dimanche après Pâques, l’église lit un passage de l’évangile où Jésus se décrit comme le Bon pasteur. C’est une heureuse coïncidence du calendrier qui nous fait méditer aujourd’hui sur le titre utilisé par Saint François de Paul dans sa dernière prière : « Ô Jésus, bon pasteur, conservez les justes, purifiez les pécheurs, ayez pitié de vivants et des morts et soyez-moi propice à moi qui suis un pécheur ».
Mais cette année, peut-être pour nous stimuler, la deuxième lecture vient un peu brouiller les pistes. Jean voit une foule immense, de tous peuples et nations … on pourrait l’imaginer comme une sorte de bravade universelle et éternelle ! Mais l’Ancien explique à Jean ce qu’il aperçoit et lui dit : « L’Agneau sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie ». Étonnant ! Le pasteur est un agneau ! On sait que l’Apocalypse aime les images frappantes, on sait aussi que c’est le Christ qu’on appelle l’Agneau de Dieu … mais le rapprochement est significatif : le Seigneur nous guide et nous protège de l’intérieur, en se faisant l’un de nous pour que nous puissions partager sa vie. Car c’est bien ce que Jésus dit dans l’évangile : « je leur donne la vie éternelle ». Et l’on comprend alors pourquoi le thème du Bon pasteur est évoqué dans ce temps de Pâques : le Christ est ressuscité pour que nous puissions avoir la vie éternelle. Encore faut-il que nous l’acceptions comme pasteur, que nous acceptions de faire partie de son troupeau.
Comment faire partie du troupeau ? Jésus explique : « mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent ». Voilà en quelque sorte les trois conditions pour faire partie du troupeau du Bon pasteur, les trois conditions pour être chrétien.
Tout d’abord, il s’agit d’écouter sa voix. Et déjà cela nous interroge : quelle voix écoutons-nous ? Lorsque François de Paule débarque à Fréjus, il est en route pour rejoindre le roi de France Louis XI qui espérait bien une guérison. Mais en arrivant à la cour, le saint l’invite à une conversion : « Sire, il faut vous en remettre à la divine Providence […] mettez en ordre ce que vous avez de plus précieux qui est votre conscience ; car il n’y a point de miracle pour vous. Votre heure est venue, il vous faut mourir ». Le message est rude, on a connu plus compatissant ! Pourtant c’est une manière de lui dire : ne vous préoccupez pas que Dieu écoute votre voix, préoccupez-vous d’écouter la voix de Dieu ». Bien souvent, nous sommes plus attentifs à écouter la voix de nos émotions ou de nos réflexions, ou alors on écoute la voix de la foule, des médias, de ceux qui parlent le plus fort. Mais ces voix sont comme une bourrasque qui déferle, alors que la voix du Seigneur est le murmure d’une brise légère. D’une bourrasque on se protège, d’une brise légère on reçoit fraicheur et soulagement. Notre première attention devrait être d’être attentif à écouter la Parole de Dieu, par la lecture de la Bible, par la prière, par le discernement pour chercher à faire ce que le Seigneur nous demande.
Ensuite, Jésus déclare « moi je les connais ». Dieu nous connait, non pas comme une caméra de surveillance, mais comme le pasteur qui fait attention à chacun, qui nous connait personnellement. Il sait de quoi nous sommes capables, il sait ce qui est bon pour nous. Encore faut-il accepter de se laisser connaître par le Seigneur, accepter le regard de Dieu sur nous. Et l’on accueille se regard par un acte de confiance. Comme Mise Bertolo accueille l’affirmation du saint qui lui dit « allez leur annoncer que je suis venu pour leur faire du bien » comme cette nouvelle ranime la confiance des fréjussiens : « le Bon Dieu nous a fait miséricorde, un saint vient nous l’annoncer ». Il n’a pas fait de grands gestes, ni de démonstration extravagante, c’est la présence et le témoignage qui invite à la confiance et à la fidélité. La deuxième condition de la vie chrétienne c’est cette foi qui s’appuie sur la parole du Seigneur pour reconnaître sa bonté et sa fidélité, pour vivre une relation de confiance avec celui qui nous connait et que nous apprenons à connaître.
Enfin, il y a une troisième condition : « elles me suivent ». Dans la première lecture, nous avons un bel exemple de la nécessité de cette dimension. Ceux à qui s’adressent Paul et Barnabé « rejettent la Parole de Dieu et ne se jugent pas dignes de la vie éternelle » … Le signe que la parole est accueillie, c’est qu’elle est mise en pratique, c’est qu’elle transforme notre vie. Elle ne reste pas dans la sphère nébuleuse des belles idées ou des rêves inaccessibles, elle est un guide et un chemin, elle est un principe d’action. Suivre le Bon Pasteur c’est vivre la charité, la Caritas, devise que saint François de Paule a donné à l’ordre des Minimes. Car la charité nous entraine dans le mystère de Pâques, elle traverse les épreuves pour qu’elles ne soient qu’un passage, elle s’engage pour que la vie triomphe de la mort, elle s’implique pour que la paix triomphe des conflits. Charitas ce n’est pas juste le nom d’un pointu, c’est la direction qui nous est indiquée pour suivre le Christ, pour vivre le mystère de Pâques et se laisser entrainer au souffle de Dieu.
A l’exemple de saint François de Paule, demandons à la Vierge Marie de nous aider à reconnaître le Bon Pasteur en écoutant sa voix, en lui faisant confiance et en le suivant. Arche de la Nouvelle Alliance, qu’elle ouvre nos cœurs à sa Parole. Trône de la Sagesse, qu’elle nous apprenne à accueillir son regard sur nous. Mère du Bel amour qu’elle nous montre le chemin qui nous conduira jusqu’à la source de la vie, pour que nous puissions demeurer en Dieu comme il demeure en nous dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Dans ce dossier
Publié le 04 mai 2025