Père Charles Mallard-Viens dehors !

Viens dehors !
5° dimanche de carême – Année A
Ez 37,12-14 ; Ps 129 ; Ro 8,8-11 ; Jn 11,1-45
« Lazare, viens dehors ». Puisque la résurrection de Lazare préfigure le mystère de Pâques, on peut penser que ces mots sont le modèle de tout appel chrétien. A chacun de nous, à chaque moment de notre histoire, le Seigneur adresse cet appel à sortir de l’obscurité des tombeaux pour venir à la lumière de la vie. Lumière de la vie éternelle par le baptême, lumière de l’amour par le mariage, lumière de la paix par le pardon, lumière du service par l’engagement, lumière du mystère par la consécration religieuse … d’une manière ou d’une autre l’appel de Dieu est un appel à « venir dehors ». Mais pour répondre à cet appel, Lazare a dû dépasser trois obstacles qui nous aideront à mieux comprendre comment répondre nous-mêmes aux appels de Dieu.
Le premier obstacle, c’est la pierre roulée devant le tombeau. Ce n’est pas forcément l’obstacle le plus difficile, mais c’est le plus évident. C’est pourquoi, avant toute chose, Jésus demande qu’on enlève la pierre. Évidemment Marthe doute : à quoi bon ? « Il sent déjà, c’est le quatrième jour qu’il est là ». Alors Jésus répond « Si tu crois tu verras la gloire de Dieu ». Pour que l’appel de Dieu soit possible, il faut donc un acte de foi. Est-ce que nous faisons confiance à l’Évangile ? Est-ce que nous croyons que la vie chrétienne est possible aujourd’hui ? Que le mariage selon le cœur de Dieu est possible aujourd’hui ? Que l’engagement et le témoignage sont possibles aujourd’hui ? Si nous ne faisons pas un acte de foi, si nous ne faisons pas confiance à l’Évangile, Dieu pourra toujours appeler, personne ne pourra répondre ! Car il ne s’agit pas que de nous : ce n’est pas Lazare qui bouge la pierre, ce sont les autres. C’est notre foi qui rend possible l’appel de Dieu pour les autres. C’est vrai pour la foi des parents et la vocation des enfants, mais aussi pour les conjoints, pour les amis, pour la paroisse : si nous ne vivons pas dans un climat de foi, ceux qui nous entourent ne pourront pas répondre à l’appel du Seigneur.
Une fois le tombeau ouvert, il y a tout de même un deuxième obstacle qui paraît insurmontable : la mort. Si Lazare est mort, il ne peut pas entendre la voix de Jésus. C’est là qu’il ne faut pas hésiter à réfléchir : puisque Lazare va entendre la voix de Jésus, c’est qu’il est déjà ressuscité quand le Seigneur l’appelle. Au passage, ça explique les paroles de Jésus : « Je te rends grâce parce que tu m’as exaucé ». Ainsi la grâce de Dieu précède son appel pour que nous puissions y répondre. On se découvre capable de faire ce que Dieu nous demande. Les charismes, les dons de l’Esprit que l’on reçoit personnellement pour le bien de tous, nous disposent à ce que Dieu attend de nous. Ils nous invitent à sortir de l’enfermement du confort pour répondre à l’appel du Seigneur. Dieu ne nous demande rien d’impossible, il nous donne les moyens de faire ce qu’il attend de nous. C’est pourquoi saint Paul rappelle aux Romains : « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous ». C’est en reconnaissant la grâce de Dieu que nous pouvons accepter de répondre à l’appel, et l’appel révèle la grâce de Dieu. Si nous hésitons à répondre à un appel, si nous trouvons difficile ce que Dieu nous demande, souvenons-nous que Dieu n’appelle pas sans donner les moyens de la mission.
Et Lazare sort. Péniblement. Il ne va pas très loin, puisqu’il a les pieds et les mains liées et un suaire sur le visage. C’est le troisième obstacle : les bandelettes qui n’empêchent pas mais qui rendent difficile la réponse et nous limitent. Ce troisième obstacle est levé par ceux qui nous entourent et qui répondent eux aussi à l’appel du Seigneur. Pour que notre vocation s’épanouisse, pour que l’appel de Dieu se déploie, nous avons besoin de l’Église. Ce qui nous en éloigne ne vient pas de Dieu. Si nous ne restons pas dans l’Église, nos projets et nos engagements restent limités. Il faut se libérer des bandelettes de l’égoïsme, de la fatigue ou de l’orgueil qui entravent et diminuent l’enthousiasme. Coupé de l’Église le service devient pouvoir ; l’engagement devient vanité ; l’étude devient idéologie. Nous ne pouvons pleinement accomplir l’œuvre de Dieu qu’en restant au cœur de l’Église : ce n’est pas seul mais ensemble que l’on répond à l’appel du Seigneur.
Aujourd’hui encore retentit pour nous l’appel du Seigneur « viens dehors » ! Pour l’accueillir nous devons réaliser que cet appel est permis par la foi, qu’il est précédé par la grâce et qu’il se déploie dans l’Église.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Vierge fidèle qu’elle fortifie notre foi pour que résonne en nous l’appel de Pâques. Porte du Ciel qu’elle nous apprenne à reconnaître les grâces qui nous sont confiées pour répondre à notre mission. Mère de l’Église qu’elle nous garde au cœur du peuple de Dieu pour que s’accomplissent en nous les promesses et resplendisse la gloire à laquelle le Seigneur nous appelle, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 12 mars 2025
Père Charles Mallard-Viens dehors !
Viens dehors !
5° dimanche de carême – Année A
Ez 37,12-14 ; Ps 129 ; Ro 8,8-11 ; Jn 11,1-45
« Lazare, viens dehors ». Puisque la résurrection de Lazare préfigure le mystère de Pâques, on peut penser que ces mots sont le modèle de tout appel chrétien. A chacun de nous, à chaque moment de notre histoire, le Seigneur adresse cet appel à sortir de l’obscurité des tombeaux pour venir à la lumière de la vie. Lumière de la vie éternelle par le baptême, lumière de l’amour par le mariage, lumière de la paix par le pardon, lumière du service par l’engagement, lumière du mystère par la consécration religieuse … d’une manière ou d’une autre l’appel de Dieu est un appel à « venir dehors ». Mais pour répondre à cet appel, Lazare a dû dépasser trois obstacles qui nous aideront à mieux comprendre comment répondre nous-mêmes aux appels de Dieu.
Le premier obstacle, c’est la pierre roulée devant le tombeau. Ce n’est pas forcément l’obstacle le plus difficile, mais c’est le plus évident. C’est pourquoi, avant toute chose, Jésus demande qu’on enlève la pierre. Évidemment Marthe doute : à quoi bon ? « Il sent déjà, c’est le quatrième jour qu’il est là ». Alors Jésus répond « Si tu crois tu verras la gloire de Dieu ». Pour que l’appel de Dieu soit possible, il faut donc un acte de foi. Est-ce que nous faisons confiance à l’Évangile ? Est-ce que nous croyons que la vie chrétienne est possible aujourd’hui ? Que le mariage selon le cœur de Dieu est possible aujourd’hui ? Que l’engagement et le témoignage sont possibles aujourd’hui ? Si nous ne faisons pas un acte de foi, si nous ne faisons pas confiance à l’Évangile, Dieu pourra toujours appeler, personne ne pourra répondre ! Car il ne s’agit pas que de nous : ce n’est pas Lazare qui bouge la pierre, ce sont les autres. C’est notre foi qui rend possible l’appel de Dieu pour les autres. C’est vrai pour la foi des parents et la vocation des enfants, mais aussi pour les conjoints, pour les amis, pour la paroisse : si nous ne vivons pas dans un climat de foi, ceux qui nous entourent ne pourront pas répondre à l’appel du Seigneur.
Une fois le tombeau ouvert, il y a tout de même un deuxième obstacle qui paraît insurmontable : la mort. Si Lazare est mort, il ne peut pas entendre la voix de Jésus. C’est là qu’il ne faut pas hésiter à réfléchir : puisque Lazare va entendre la voix de Jésus, c’est qu’il est déjà ressuscité quand le Seigneur l’appelle. Au passage, ça explique les paroles de Jésus : « Je te rends grâce parce que tu m’as exaucé ». Ainsi la grâce de Dieu précède son appel pour que nous puissions y répondre. On se découvre capable de faire ce que Dieu nous demande. Les charismes, les dons de l’Esprit que l’on reçoit personnellement pour le bien de tous, nous disposent à ce que Dieu attend de nous. Ils nous invitent à sortir de l’enfermement du confort pour répondre à l’appel du Seigneur. Dieu ne nous demande rien d’impossible, il nous donne les moyens de faire ce qu’il attend de nous. C’est pourquoi saint Paul rappelle aux Romains : « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous ». C’est en reconnaissant la grâce de Dieu que nous pouvons accepter de répondre à l’appel, et l’appel révèle la grâce de Dieu. Si nous hésitons à répondre à un appel, si nous trouvons difficile ce que Dieu nous demande, souvenons-nous que Dieu n’appelle pas sans donner les moyens de la mission.
Et Lazare sort. Péniblement. Il ne va pas très loin, puisqu’il a les pieds et les mains liées et un suaire sur le visage. C’est le troisième obstacle : les bandelettes qui n’empêchent pas mais qui rendent difficile la réponse et nous limitent. Ce troisième obstacle est levé par ceux qui nous entourent et qui répondent eux aussi à l’appel du Seigneur. Pour que notre vocation s’épanouisse, pour que l’appel de Dieu se déploie, nous avons besoin de l’Église. Ce qui nous en éloigne ne vient pas de Dieu. Si nous ne restons pas dans l’Église, nos projets et nos engagements restent limités. Il faut se libérer des bandelettes de l’égoïsme, de la fatigue ou de l’orgueil qui entravent et diminuent l’enthousiasme. Coupé de l’Église le service devient pouvoir ; l’engagement devient vanité ; l’étude devient idéologie. Nous ne pouvons pleinement accomplir l’œuvre de Dieu qu’en restant au cœur de l’Église : ce n’est pas seul mais ensemble que l’on répond à l’appel du Seigneur.
Aujourd’hui encore retentit pour nous l’appel du Seigneur « viens dehors » ! Pour l’accueillir nous devons réaliser que cet appel est permis par la foi, qu’il est précédé par la grâce et qu’il se déploie dans l’Église.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Vierge fidèle qu’elle fortifie notre foi pour que résonne en nous l’appel de Pâques. Porte du Ciel qu’elle nous apprenne à reconnaître les grâces qui nous sont confiées pour répondre à notre mission. Mère de l’Église qu’elle nous garde au cœur du peuple de Dieu pour que s’accomplissent en nous les promesses et resplendisse la gloire à laquelle le Seigneur nous appelle, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
Publié le 12 mars 2025
Père Charles Mallard-Viens dehors !

Viens dehors !
5° dimanche de carême – Année A
Ez 37,12-14 ; Ps 129 ; Ro 8,8-11 ; Jn 11,1-45
« Lazare, viens dehors ». Puisque la résurrection de Lazare préfigure le mystère de Pâques, on peut penser que ces mots sont le modèle de tout appel chrétien. A chacun de nous, à chaque moment de notre histoire, le Seigneur adresse cet appel à sortir de l’obscurité des tombeaux pour venir à la lumière de la vie. Lumière de la vie éternelle par le baptême, lumière de l’amour par le mariage, lumière de la paix par le pardon, lumière du service par l’engagement, lumière du mystère par la consécration religieuse … d’une manière ou d’une autre l’appel de Dieu est un appel à « venir dehors ». Mais pour répondre à cet appel, Lazare a dû dépasser trois obstacles qui nous aideront à mieux comprendre comment répondre nous-mêmes aux appels de Dieu.
Le premier obstacle, c’est la pierre roulée devant le tombeau. Ce n’est pas forcément l’obstacle le plus difficile, mais c’est le plus évident. C’est pourquoi, avant toute chose, Jésus demande qu’on enlève la pierre. Évidemment Marthe doute : à quoi bon ? « Il sent déjà, c’est le quatrième jour qu’il est là ». Alors Jésus répond « Si tu crois tu verras la gloire de Dieu ». Pour que l’appel de Dieu soit possible, il faut donc un acte de foi. Est-ce que nous faisons confiance à l’Évangile ? Est-ce que nous croyons que la vie chrétienne est possible aujourd’hui ? Que le mariage selon le cœur de Dieu est possible aujourd’hui ? Que l’engagement et le témoignage sont possibles aujourd’hui ? Si nous ne faisons pas un acte de foi, si nous ne faisons pas confiance à l’Évangile, Dieu pourra toujours appeler, personne ne pourra répondre ! Car il ne s’agit pas que de nous : ce n’est pas Lazare qui bouge la pierre, ce sont les autres. C’est notre foi qui rend possible l’appel de Dieu pour les autres. C’est vrai pour la foi des parents et la vocation des enfants, mais aussi pour les conjoints, pour les amis, pour la paroisse : si nous ne vivons pas dans un climat de foi, ceux qui nous entourent ne pourront pas répondre à l’appel du Seigneur.
Une fois le tombeau ouvert, il y a tout de même un deuxième obstacle qui paraît insurmontable : la mort. Si Lazare est mort, il ne peut pas entendre la voix de Jésus. C’est là qu’il ne faut pas hésiter à réfléchir : puisque Lazare va entendre la voix de Jésus, c’est qu’il est déjà ressuscité quand le Seigneur l’appelle. Au passage, ça explique les paroles de Jésus : « Je te rends grâce parce que tu m’as exaucé ». Ainsi la grâce de Dieu précède son appel pour que nous puissions y répondre. On se découvre capable de faire ce que Dieu nous demande. Les charismes, les dons de l’Esprit que l’on reçoit personnellement pour le bien de tous, nous disposent à ce que Dieu attend de nous. Ils nous invitent à sortir de l’enfermement du confort pour répondre à l’appel du Seigneur. Dieu ne nous demande rien d’impossible, il nous donne les moyens de faire ce qu’il attend de nous. C’est pourquoi saint Paul rappelle aux Romains : « l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous ». C’est en reconnaissant la grâce de Dieu que nous pouvons accepter de répondre à l’appel, et l’appel révèle la grâce de Dieu. Si nous hésitons à répondre à un appel, si nous trouvons difficile ce que Dieu nous demande, souvenons-nous que Dieu n’appelle pas sans donner les moyens de la mission.
Et Lazare sort. Péniblement. Il ne va pas très loin, puisqu’il a les pieds et les mains liées et un suaire sur le visage. C’est le troisième obstacle : les bandelettes qui n’empêchent pas mais qui rendent difficile la réponse et nous limitent. Ce troisième obstacle est levé par ceux qui nous entourent et qui répondent eux aussi à l’appel du Seigneur. Pour que notre vocation s’épanouisse, pour que l’appel de Dieu se déploie, nous avons besoin de l’Église. Ce qui nous en éloigne ne vient pas de Dieu. Si nous ne restons pas dans l’Église, nos projets et nos engagements restent limités. Il faut se libérer des bandelettes de l’égoïsme, de la fatigue ou de l’orgueil qui entravent et diminuent l’enthousiasme. Coupé de l’Église le service devient pouvoir ; l’engagement devient vanité ; l’étude devient idéologie. Nous ne pouvons pleinement accomplir l’œuvre de Dieu qu’en restant au cœur de l’Église : ce n’est pas seul mais ensemble que l’on répond à l’appel du Seigneur.
Aujourd’hui encore retentit pour nous l’appel du Seigneur « viens dehors » ! Pour l’accueillir nous devons réaliser que cet appel est permis par la foi, qu’il est précédé par la grâce et qu’il se déploie dans l’Église.
Que la Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous aide à entendre cette parole et à la mettre en pratique. Vierge fidèle qu’elle fortifie notre foi pour que résonne en nous l’appel de Pâques. Porte du Ciel qu’elle nous apprenne à reconnaître les grâces qui nous sont confiées pour répondre à notre mission. Mère de l’Église qu’elle nous garde au cœur du peuple de Dieu pour que s’accomplissent en nous les promesses et resplendisse la gloire à laquelle le Seigneur nous appelle, dès maintenant et pour les siècles des siècles.
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Publié le 12 mars 2025