Père Charles Mallard-Jésus a porté le poids du péché

Jésus a porté le poids du péché
Vendredi Saint – Office de la Passion
Is 52,13-53,12 ; Ps 30 ; He 4,14-16 ; 5,7-9 ; Jn 18,1-19,42
Nous voilà au soir du vendredi saint, devant la croix. Ce soir, les paroles du prophète résonnent pour nous : le serviteur de Dieu a souffert pour les pécheurs, il s’est chargé de leurs fautes. Sans l’avoir mérité, il a pris sur lui le poids du péché, pour que ceux qui ont commis le péché ne portent pas la charge qui les écraserait. Ce soir, les paroles de l’apôtre éclairent le mystère : Jésus est le grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Il a subi l’épreuve sans compromission. Ce soir, nous sommes devant le cœur du mystère pascal : Jésus nous sauve en se chargeant de ce qui nous enferme. Et tout au long de la passion selon saint Jean, il est frappant de noter l’attitude de Jésus, comme une sorte de majesté qui triomphe de l’épreuve sans la fuir.
Dans le jardin au-delà du Cédron, quand Jésus est arrêté, il ne se dérobe pas. Il y a quelque chose de majestueux dans sa réponse à l’interpellation des gardes : « c’est moi ». Ce sont les mots de Dieu à Moïse au cœur du buisson ardent « je suis ». Jésus porte le poids des actions. La trahison lui fait porter le fardeau de ce qu’un autre a fait, mais il ne veut pas que ses apôtres subissent les conséquences de ce qui lui arrive : « laissez-les partir », dit-il aux soldats. C’est l’attitude du responsable, qui refuse la lâcheté du coupable rejetant sa faute sur d’autres, comme dans le jardin des origines où chacun renvoyait à un autre la responsabilité du péché.
Devant Hanne, le grand prêtre de cette année-là, alors que Pierre renie son maître, alors que pérorent les accusateurs, Jésus porte le poids des paroles. « Si j’ai mal parlé, montre ce qu’ai dit de mal, mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ». Dans les discours du procès qui se parent d’artifices et de faux fuyants pour atteindre un but inavoué, les mots de Jésus transparaissent de vérité et de simplicité. C’est l’attitude du témoin qui reste fidèle, qui respecte le message dont il est chargé, alors que le flatteur manipule ce qui est dit pour son propre intérêt.
Face à Pilate, l’attitude de Jésus reste souveraine. Ses réponses comme son silence viennent briser toutes les manœuvres, les marécages du jeu politique. « C’est toi qui le dit ». Jésus place le gouverneur romain face à son inconséquence, face à ses craintes, face à son impuissance. Jésus porte alors le poids des relations. Par son humilité il subit les conséquences d’un jeu subtil d’intérêts considérés comme supérieurs. Sans compromission, Jésus reste fidèle à ce qu’il est.
Enfin, sur la Croix, Jésus confie sa mère au disciple et le disciple à sa mère : « voici ton fils », « voici ta mère ». Il porte le poids des affections et des sentiments. Dans la pureté d’un cœur qui aime, Jésus ne se lamente pas sur lui-même, il porte le souci de ceux qu’il aime, s’oubliant lui-même pour prendre soin des autres. Au contraire de l’égoïste, Jésus manifeste la générosité de la sollicitude qui ne désire pas pour soi-même.
A chaque moment de sa Passion, Jésus porte le poids du péché. Sans faiblir. Trahi, il ne trahit pas, moqué il ne répond pas, humilié il ne se révolte pas, lié à la croix il continue de donner. Jésus a porté le poids des actions mauvaises, des paroles fausses, des relations compliquées, des sentiments mal maitrisés. Par la responsabilité, le témoignage, l’humilité, et la sollicitude il traverse l’épreuve en vainqueur. Et quand tout est accompli, dans l’obéissance à la volonté de Dieu, inclinant la tête il remit l’esprit.
Ce soir, comme le disciple bien aimé, tenons-nous au pied de la Croix. Avec la Vierge Marie, Stabat Mater dolorosa, contemplons « le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi »
Publié le 18 avril 2025
Père Charles Mallard-Jésus a porté le poids du péché
Jésus a porté le poids du péché
Vendredi Saint – Office de la Passion
Is 52,13-53,12 ; Ps 30 ; He 4,14-16 ; 5,7-9 ; Jn 18,1-19,42
Nous voilà au soir du vendredi saint, devant la croix. Ce soir, les paroles du prophète résonnent pour nous : le serviteur de Dieu a souffert pour les pécheurs, il s’est chargé de leurs fautes. Sans l’avoir mérité, il a pris sur lui le poids du péché, pour que ceux qui ont commis le péché ne portent pas la charge qui les écraserait. Ce soir, les paroles de l’apôtre éclairent le mystère : Jésus est le grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Il a subi l’épreuve sans compromission. Ce soir, nous sommes devant le cœur du mystère pascal : Jésus nous sauve en se chargeant de ce qui nous enferme. Et tout au long de la passion selon saint Jean, il est frappant de noter l’attitude de Jésus, comme une sorte de majesté qui triomphe de l’épreuve sans la fuir.
Dans le jardin au-delà du Cédron, quand Jésus est arrêté, il ne se dérobe pas. Il y a quelque chose de majestueux dans sa réponse à l’interpellation des gardes : « c’est moi ». Ce sont les mots de Dieu à Moïse au cœur du buisson ardent « je suis ». Jésus porte le poids des actions. La trahison lui fait porter le fardeau de ce qu’un autre a fait, mais il ne veut pas que ses apôtres subissent les conséquences de ce qui lui arrive : « laissez-les partir », dit-il aux soldats. C’est l’attitude du responsable, qui refuse la lâcheté du coupable rejetant sa faute sur d’autres, comme dans le jardin des origines où chacun renvoyait à un autre la responsabilité du péché.
Devant Hanne, le grand prêtre de cette année-là, alors que Pierre renie son maître, alors que pérorent les accusateurs, Jésus porte le poids des paroles. « Si j’ai mal parlé, montre ce qu’ai dit de mal, mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ». Dans les discours du procès qui se parent d’artifices et de faux fuyants pour atteindre un but inavoué, les mots de Jésus transparaissent de vérité et de simplicité. C’est l’attitude du témoin qui reste fidèle, qui respecte le message dont il est chargé, alors que le flatteur manipule ce qui est dit pour son propre intérêt.
Face à Pilate, l’attitude de Jésus reste souveraine. Ses réponses comme son silence viennent briser toutes les manœuvres, les marécages du jeu politique. « C’est toi qui le dit ». Jésus place le gouverneur romain face à son inconséquence, face à ses craintes, face à son impuissance. Jésus porte alors le poids des relations. Par son humilité il subit les conséquences d’un jeu subtil d’intérêts considérés comme supérieurs. Sans compromission, Jésus reste fidèle à ce qu’il est.
Enfin, sur la Croix, Jésus confie sa mère au disciple et le disciple à sa mère : « voici ton fils », « voici ta mère ». Il porte le poids des affections et des sentiments. Dans la pureté d’un cœur qui aime, Jésus ne se lamente pas sur lui-même, il porte le souci de ceux qu’il aime, s’oubliant lui-même pour prendre soin des autres. Au contraire de l’égoïste, Jésus manifeste la générosité de la sollicitude qui ne désire pas pour soi-même.
A chaque moment de sa Passion, Jésus porte le poids du péché. Sans faiblir. Trahi, il ne trahit pas, moqué il ne répond pas, humilié il ne se révolte pas, lié à la croix il continue de donner. Jésus a porté le poids des actions mauvaises, des paroles fausses, des relations compliquées, des sentiments mal maitrisés. Par la responsabilité, le témoignage, l’humilité, et la sollicitude il traverse l’épreuve en vainqueur. Et quand tout est accompli, dans l’obéissance à la volonté de Dieu, inclinant la tête il remit l’esprit.
Ce soir, comme le disciple bien aimé, tenons-nous au pied de la Croix. Avec la Vierge Marie, Stabat Mater dolorosa, contemplons « le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi »
Publié le 18 avril 2025
Père Charles Mallard-Jésus a porté le poids du péché

Jésus a porté le poids du péché
Vendredi Saint – Office de la Passion
Is 52,13-53,12 ; Ps 30 ; He 4,14-16 ; 5,7-9 ; Jn 18,1-19,42
Nous voilà au soir du vendredi saint, devant la croix. Ce soir, les paroles du prophète résonnent pour nous : le serviteur de Dieu a souffert pour les pécheurs, il s’est chargé de leurs fautes. Sans l’avoir mérité, il a pris sur lui le poids du péché, pour que ceux qui ont commis le péché ne portent pas la charge qui les écraserait. Ce soir, les paroles de l’apôtre éclairent le mystère : Jésus est le grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Il a subi l’épreuve sans compromission. Ce soir, nous sommes devant le cœur du mystère pascal : Jésus nous sauve en se chargeant de ce qui nous enferme. Et tout au long de la passion selon saint Jean, il est frappant de noter l’attitude de Jésus, comme une sorte de majesté qui triomphe de l’épreuve sans la fuir.
Dans le jardin au-delà du Cédron, quand Jésus est arrêté, il ne se dérobe pas. Il y a quelque chose de majestueux dans sa réponse à l’interpellation des gardes : « c’est moi ». Ce sont les mots de Dieu à Moïse au cœur du buisson ardent « je suis ». Jésus porte le poids des actions. La trahison lui fait porter le fardeau de ce qu’un autre a fait, mais il ne veut pas que ses apôtres subissent les conséquences de ce qui lui arrive : « laissez-les partir », dit-il aux soldats. C’est l’attitude du responsable, qui refuse la lâcheté du coupable rejetant sa faute sur d’autres, comme dans le jardin des origines où chacun renvoyait à un autre la responsabilité du péché.
Devant Hanne, le grand prêtre de cette année-là, alors que Pierre renie son maître, alors que pérorent les accusateurs, Jésus porte le poids des paroles. « Si j’ai mal parlé, montre ce qu’ai dit de mal, mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ». Dans les discours du procès qui se parent d’artifices et de faux fuyants pour atteindre un but inavoué, les mots de Jésus transparaissent de vérité et de simplicité. C’est l’attitude du témoin qui reste fidèle, qui respecte le message dont il est chargé, alors que le flatteur manipule ce qui est dit pour son propre intérêt.
Face à Pilate, l’attitude de Jésus reste souveraine. Ses réponses comme son silence viennent briser toutes les manœuvres, les marécages du jeu politique. « C’est toi qui le dit ». Jésus place le gouverneur romain face à son inconséquence, face à ses craintes, face à son impuissance. Jésus porte alors le poids des relations. Par son humilité il subit les conséquences d’un jeu subtil d’intérêts considérés comme supérieurs. Sans compromission, Jésus reste fidèle à ce qu’il est.
Enfin, sur la Croix, Jésus confie sa mère au disciple et le disciple à sa mère : « voici ton fils », « voici ta mère ». Il porte le poids des affections et des sentiments. Dans la pureté d’un cœur qui aime, Jésus ne se lamente pas sur lui-même, il porte le souci de ceux qu’il aime, s’oubliant lui-même pour prendre soin des autres. Au contraire de l’égoïste, Jésus manifeste la générosité de la sollicitude qui ne désire pas pour soi-même.
A chaque moment de sa Passion, Jésus porte le poids du péché. Sans faiblir. Trahi, il ne trahit pas, moqué il ne répond pas, humilié il ne se révolte pas, lié à la croix il continue de donner. Jésus a porté le poids des actions mauvaises, des paroles fausses, des relations compliquées, des sentiments mal maitrisés. Par la responsabilité, le témoignage, l’humilité, et la sollicitude il traverse l’épreuve en vainqueur. Et quand tout est accompli, dans l’obéissance à la volonté de Dieu, inclinant la tête il remit l’esprit.
Ce soir, comme le disciple bien aimé, tenons-nous au pied de la Croix. Avec la Vierge Marie, Stabat Mater dolorosa, contemplons « le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l’affirmation de notre foi »
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Publié le 18 avril 2025