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Père Charles Mallard-Guidés par l’Esprit de Sainteté

1 novembre 2024

Guidés par l’Esprit de Sainteté

Fête de Tous les Saints

Ap 7,2-4. 9-14 ; Ps 23 ; 1 Jn 3,1-3 ; Mt 5,1-12a

« Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ». Cette foule en vêtement blanc, palmes à la main qui acclame l’Agneau de Dieu, nous y reconnaissons facilement l’assemblée des saints que nous fêtons aujourd’hui. D’où viennent-ils ? Comment sont-ils arrivés là ? « Ils viennent de la grande épreuve » répond l’ancien. Et voilà qu’une ombre passe sur la splendeur de la scène, parce qu’en général, on n’aime pas beaucoup qu’on nous parle d’épreuve. Pourtant ne nous affolons pas trop vite. Si l’on parle du sang, c’est celui de l’Agneau donc du Christ. Ce n’est pas dans leur propre sang qu’ils ont blanchi leur robe, c’est dans le sang de l’Agneau, c’est-à-dire dans le mystère de Pâques. Et vivre à la lumière de ce mystère, n’est-ce pas ce que nous essayons de faire depuis notre baptême ?

D’ailleurs l’évangile qui nous est proposé aujourd’hui est celui des béatitudes. Un évangile qui résonne de l’exclamation « heureux ». Un évangile qui a été toujours été compris comme l’itinéraire de sainteté, le chemin suivre le Christ. Et ce chemin nous ne le parcourons pas tout seul. D’abord nous le parcourons avec la foule immense de ceux qui nous ont précédés, mais aussi nous le parcourons soutenus et guidés par l’Esprit Saint.

Les saints, ce sont les pauvres de cœur, ceux qui savent donner à chaque chose son importance ; ceux qui préfèrent les trésors du Royaume des cieux aux richesses qui passent. Et nous pouvons, nous aussi devenir pauvres de cœur si nous nous laissons guider par l’Esprit de crainte du Seigneur, l’Esprit d’adoration, qui nous invite à délaisser les idoles à portée de main pour lever les yeux vers le Roi des rois, en acceptant de nous mettre humblement au service du véritable Maître du temps et de l’histoire.

Les saints, ce sont aussi les doux, ceux qui ont suffisamment confiance dans la vérité et la bonté pour savoir que le bonheur ne s’impose pas et que la porte du cœur, c’est la bonne volonté. Et nous pouvons, nous aussi nous adoucir si nous nous laissons guider par l’Esprit de piété, l’Esprit d’affection filiale qui nous attache à Dieu dans la confiance et qui nous fait goûter la saveur de la Parole de Dieu plus douce que le miel.

Les saints sont encore ceux n’hésitent pas à pleurer lorsque les choses ne sont pas comme elles doivent être. Parce que les larmes sont une protestation qui ne se résigne pas. Et nous pouvons, nous aussi risquer de pleurer si nous nous laissons guider par l’Esprit de science, l’Esprit de connaissance qui nous fait voir avec les yeux de Dieu, contemplant dans un même regard le but à atteindre et le chemin à parcourir, puisque l’espérance naît dans l’attente de la consolation.

C’est pourquoi les saints ont faim et soif de la justice, ils refusent de se satisfaire des compromissions et des mesquineries pour que chacun puisse devenir ce à quoi il est appelé. Et nous aussi, nous pouvons désirer la justice si nous nous laissons soutenir par l’Esprit de force qui nous fait partager la patience et la détermination de Dieu dans l’inévitable combat pour que le monde soit transformé à l’image de Son cœur.

Les saints sont les miséricordieux, ceux qui acceptent de se laisser toucher par la misère, sans cuirasse ni indifférence. Cette miséricorde qui vient en aide à celui qui a besoin d’eux, qui se laisse désarmer par le repentir de celui qui a fait du tort. Et nous aussi, nous pouvons devenir miséricordieux si nous nous laissons éclairer par l’Esprit de conseil qui montre la lumière brillant dans les ténèbres, la main qui relève celui qui est tombé.

Les saints ce sont encore les cœurs purs, ceux qui ne calculent pas, qui n’utilisent pas les autres à leur profit, ceux qui n’envisagent pas le mal mais se dirigent spontanément vers le bien qui est possible. Et nous aussi, nous pouvons purifier notre cœur si nous nous laissons conduire par l’Esprit d’intelligence, qui permet de comprendre la vie pour qu’elle soit meilleure.

Les saints, ce sont enfin les artisans de paix, ceux qui savent que Dieu compte sur nous et que le monde ne respirera pas au souffle de l’éternité si l’on attend que le hasard ou le temps règlent les conflits et les divisions. Et nous pouvons, nous aussi construire la paix, si nous acceptons de nous laisser façonner par l’Esprit de sagesse qui apprend à vivre à la manière de Dieu, dans les grands moments de la vie comme dans les événements ordinaires.

Oui, les saints avancent sur le chemin des béatitudes, et c’est une grande épreuve parce que trop souvent le bien est moqué, contesté ou combattu. Mais ils suivent l’Agneau de Dieu qui a versé son sang, et ils s’appuient sur la Parole de Dieu, et ils partagent l’Esprit qui reposait sur le Christ, et nous pouvons, nous devons, nous aussi suivre le Seigneur ressuscité, lui qui est la Parole de Dieu, lui qui nous a communiqué l’Esprit de Sainteté pour que nous l’accueillions

Que la Reine des Saints, Avocate des Toulonnais, nous aide à contempler aujourd’hui la foule immense de ceux qui se tiennent dans le cœur de Dieu. Que leur exemple nous encourage, que leur témoignage nous éclaire et que leur prière nous aide à parcourir le chemin des béatitudes, portés par l’Esprit aux sept dons, jusqu’à ce que nous devenions semblables au Seigneur parce que nous le verrons tel qu’il est pour les siècles des siècles.

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