Père Charles Mallard-Suivre le Christ jusqu’au bout
Suivre le Christ jusqu’au bout
Dimanche des Rameaux et de la Passion – année B
Is 50, 4-7 ; Ps 21 (22) ; Ph 2, 6-11 ; Mc 14, 1-15, 47
L’évangile que nous venons d’entendre nous plonge au cœur de la semaine qui commence aujourd’hui. Voilà que nous est rappelée la Passion du Seigneur, le chemin tragique qui va le mener jusqu’à la Croix.
Au long de ce récit, se déchainent contre le Christ, de nombreuses incompréhensions, des moqueries, des accusations. Il y a aussi des lâchetés et des trahisons, mais aussi quelques lueurs de compassion, de fidélité et de courage.
Aussi nous voilà interrogés sur notre relation au Christ. Si nous comptons sur la foule pour nous entrainer, si nous voulons faire comme tout le monde, et suivre la voix du plus fort, alors nous agiterons nos rameaux un jour, pour le lendemain condamner et se moquer de celui qui souffre. Celui qui suit le mouvement de la foule, se rassure à bon compte, et fini par préférer un agitateur politique à celui qui vient au nom du Seigneur. Dans le mystère de Pâques, nous ne pourrons pas suivre le Christ en nous modelant sur l’opinion publique, en imitant les plus nombreux
Nous ne pourrons pas non plus aller jusqu’au bout du chemin, si notre relation à Dieu se limite à de grandes déclarations, si nous présumons de nos forces : viendra le moment où nous n’aurons pas le courage de veiller, où, dans les difficultés, nous finirons par nous cacher, et par renier celui qui nous a tout donné … nous nous retrouverons comme ce jeune homme qui s’enfuit dans la nuit, dépouillé de son vêtement !
Si nous voulons suivre le Christ, si nous voulons aller jusqu’au bout du mystère de Pâques, il nous faudra accepter l’humilité de cette femme à Béthanie, qui n’hésite pas à briser son flacon d’albâtre pour honorer le Seigneur. Il nous faudra accepter l’humilité de Simon de Cyrène, chargé de la croix du Christ à son retour des champs pour soulager celui qui souffre au hasard de nos vies. Il nous faudra accepter l’humilité du centurion, au cœur déchiré devant le crucifié qui reconnaît la dignité divine de celui qui meurt humilié. Il nous faudra accepter l’humilité de ces femmes qui ont suivi Jésus jusqu’au pied de la croix et qui restent là silencieuses.
Alors, comme Joseph d’Arimathie, au soir ce jour, nous aurons le courage de recevoir le corps du Christ et de veiller à ce que lui soit rendu l’hommage qui lui revient lorsqu’il n’y a plus rien d’autre à faire !
Que le Vierge Marie, Avocate des Toulonnais, nous accompagne au long de cette semaine. Elle qui est la Vierge fidèle, le Refuge des pécheurs, le Secours des Chrétiens qu’elle nous aide à vivre pleinement ce temps de grâce, pour que nous puissions, au matin de Pâques fêter l’anniversaire de notre baptême et accueillir dans notre vie le Christ ressuscité qui de toute éternité nous a préparé une place à sa table pour les siècles des siècles !